les 44 familles recensées officiellement ont perçu, par le biais des Habous (fondations de mosquées), la somme de 110 millions de centimes. Dans un point de presse animé, hier, au siège de la wilaya de Tizi Ouzou, le Directeur de l'administration locale (DAL), chargé du dossier des indemnisations des victimes du printemps noir, a définitivement levé le voile sur cette épineuse question. Ainsi, l'administration qui s'est murée dans un mutisme incompréhensif ces derniers temps sur la problématique des indemnisations, est sortie de sa réserve, hier, pour révéler les chiffres concernant cette opération. Selon le DAL, «ce silence avait été observé par décence et par respect à la mémoire des victimes». Documents à l'appui, le représentant de l'administration nous apprendra que les 44 familles des victimes recensées officiellement ont perçu, par le biais des Habous (fondations de mosquées), la somme de 110 millions de centimes. «Khaled Guermah, le père de Massinissa avait été le premier à percevoir la première tranche d'indemnité, d'un montant de 100 millions de centimes, le 26 juin 2001.» Cette opération est intervenue avant la promulgation du décret présidentiel relatif au parachèvement de l'identité nationale qui avait fixé le capital décès à 192 millions de centimes. Dans ce sens, le wali de Tizi Ouzou avait installé une commission chargée du traitement et de l'étude des dossiers introduits par les familles de victimes pour la perception du complément de l'indemnité qui est de l'ordre de 82 millions de centimes. «Depuis son installation, cette commission a réceptionné 38 dossiers», affirme le DAL. A ce titre, nous avons appris que 32 dossiers ont été reconnus par la commission, parmi lesquels 21 ont déjà perçu le complément de l'indemnité dont la famille Mokrab qui a toujours appelé les autres familles au rejet de cette réparation matérielle octroyée par l'Etat. Les six dossiers restants ont été ajournés puisque incomplets. Cela dit, à ce jour, seules les familles Guermah, Agdar, Malek, Ahmane, Irchène et Medjane ne se sont pas rapprochées de la commission pour toucher les 82 millions du complément de l'indemnité. Concernant les blessés, 657 dossiers ont été présentés à la wilaya. Sur ce chiffre, 401 ont été reconnus, 75 rejetés et 181 en instance. De ce fait, 390 blessés reconnus perçoivent des pensions mensuelles, échelonnées, selon le rapport d'expertise, sur le degré et la nature de la blessure, tandis que les 11 blessés restants seront, pour leur part, dédommagés incessamment. En outre, le représentant de l'administration nous fera également savoir que le ministère de la Santé, par le biais de la wilaya de Tizi Ouzou, a assuré le transfert et la prise en charge totale à l'étranger de 11 blessés de la région. Pendant ce temps, devant le portail de la cité administrative, un sit-in a été observé pour «le rejet des indemnisations» ainsi que pour «le jugement des assassins». Ils étaient près de 50 manifestants à se rassembler devant le siège de la wilaya, dont seulement 7 familles de victimes le reste étant des délégués de la Cadc ou des sympathisants du mouvement. Cette action, qui coïncide avec le premier anniversaire du discours présidentiel qui avait hissé tamazight au rang de langue nationale et promis le jugement des éléments de corps de sécurité ayant causé la mort de jeunes manifestants pendant les événements de Kabylie, s'est déroulée en présence de nombreux policiers en civil. Une compagnie d'URS était également postée à l'intérieur de la cité administrative. Cependant, aucun incident n'est venu perturber la manifestation, et les protestataires se sont dispersés dans le calme en début d'après-midi.