Mouad Bouchareb Les députés du FLN ont fait un véritable forcing en réclamant le départ du président Mouad Bouchareb de la présidence de l'APN. Une scène qui n'est pas digne des élus du peuple. L'assemblée nationale a connu, hier, une ambiance houleuse. La réunion du bureau convoquée par le président de l'APN, Mouad Bouchouareb a été finalement empêchée. Les députés du FLN ont fait un véritable forcing en débarquant, en pleine réunion, pour réclamer le départ du président Mouad Bouchareb de la présidence de l'APN. Décidément, tout est permis pour le parti majoritaire. L'institution parlementaire est devenue un jeu pour lui qu'il manipule à sa guise bravant tout le règlement et les lois. La réunion s'est tenue en présence de tous les vice-présidents du RND, des indépendants ainsi que deux députés du FLN. Sur les neufs membres, trois ont boycotté la réunion. Or, le président de l'APN n'a pas réussi son pari puisque ses anciens proches ont fait irruption dans le bureau quelques instants après exigeant son départ urgent de la tête de l'APN comme le réclame le mouvement populaire. Le groupe mené par Mourad Halis et Amar Terbeche, les deux vice- présidents de l'APN ainsi que le nouveau chef du groupe parlementaire du parti ont fait tout un tapage. Ils ont usé de tous les mots pour chasser le président de l'APN de son poste. «Qu'attendez-vous pour démissionner de l'APN vous êtes un militant et vous devez obéir aux instructions de la direction», «vous n'êtes plus soutenu par FLN», déclarent les contestataires, sans cesse, à l'adresse du président qui tentait de négocier, mais en vain. Après les appels à sa démission, les représentants du secrétaire général, Mohamed Djemaï sont passés à l'acte, non pas en cadenassant les portes de l'APN, mais en encerclant carrément l'état-major de l'APN. «Plusieurs messages lui ont été adressés pour qu'il démissionne mais il refuse de répondre à cette revendication du mouvement populaire», a affirmé le chef du groupe parlementaire qui n'exclut pas des sanctions à l'encontre du président de l'APN s'il continue à s'entêter. Déterminés à sceller le sort de l'actuel président, les députés acquis au nouveau secrétaire général multiplient les actions. Ces derniers ont publié un communiqué mardi dernier, soit la veille de cette réunion, pour déclarer qu'ils boycottent toute activité de l'Assemblée populaire nationale jusqu'au départ de Bouchareb de la présidence. «Devant le refus du président de l'APN de répondre aux revendications du mouvement populaire et de respecter les orientations et les instructions de la direction du parti, nous avons décidé de suspendre toutes les activités du groupe parlementaire du FLN au niveau de l'Assemblée populaire nationale jusqu'à son départ de la tête de l'APN», indique le communiqué signé par le chef du groupe parlementaire et les deux vice-présidents ainsi que des présidents des commissions. Or, cette fois-ci les députés du FLN ne sont pas soutenus par leurs partenaires. Le RND considère que c'est une affaire propre au parti et il n' a pas à cautionner cette démarche. Depuis son élection à la tête du parti, le nouveau secrétaire général tente de régler ses comptes avec ses adversaires. Ce dernier multiplie les mises en garde envers le troisième homme politique de l'Etat en le menaçant même de lui enlever la couverture politique. «Des sanctions disciplinaires seront prises à l'encontre de qui- conque qui s'oppose aux orientations du parti qui découleront des revendications populaires», a-t-il averti lors d'une réunion qu'il a tenue jeudi dernier avec les députés du parti. s'adressant ouvertement à son adversaire, Djemaï avait déclaré que «l'époque de tenir le bâton par le milieu est révolue et il n'y a pas de place aux forces anticonstitutionnelles». Après le boycott de la journée parlementaire et la séance des questions orales et l'empêchement de la réunion d'hier, le président de l'APN va-t-il remettre sa démission ces jours-ci? Vu toutes ces scènes, Mouad Bouchareb se retrouve sérieusement pris en otage par ses anciens collaborateurs. Ce dernier n'a qu'un seul choix, celui de déposer sa démission ou il subira le même sort que son prédécesseur, Saïd Bouhadja.