Les chefs de commissions provisoires de wilaya ont présenté jeudi leurs rapports sur l'état d'avancement des travaux de restructuration du parti. Le Front de libération nationale (FLN) a réuni jeudi les superviseurs de l'ensemble des mouhafadhas du pays. La direction du parti a écouté les rapports détaillés de chacun. La réunion qui a pris toute une journée a été consacrée entièrement à «l'évaluation des adhésions et la mise au point organique». Selon Saïd Bouhadja, porte-parole du parti, «maintenant nous avons une vue d'ensemble de la situation et de l'évolution dans les kasmas; dès le retour du secrétaire général, nous définirons la procédure à adopter et donnerons les instructions pour passer à l'opération des élections des bureaux de kasma». L'opération débutera vraisemblablement juste après l'Aïd. Mais il s'agit de 34 mouhafadhas parmi les 54 qui ont présenté leurs rapports. «Nous allons bien sûr poursuivre l'action organique pour réunir les conditions nécessaires dans les kasmas jugées insuffisantes», ajoute-t-il. Il tient à souligner que le vote est indispensable parce que «sans cela, les structures n'auraient aucune légitimité». Pourtant, à bien reconsidérer l'opération de renouvellement des cartes d'adhésion, on constate que la guéguerre entre les deux ailes est loin d'être terminée. Les alliances se tissent ici et là entre les clans «ennemis» en vue de se replacer et de se partager les postes de responsabilité. En ouvrant les adhésions à tout le monde, la direction du parti s'est retrouvée dans une situation ingérable dans certaines kasmas. Prenons à titre d'exemple le cas de la mouhafadha de Chlef. Sur 35 kasmas, il y a seulement 15 qui sont prêtes et 6 en voie de l'être. Les autres sont dans l'immobilisme en raison des guerres de positionnement. Parmi les militants qui aspirent à occuper des postes de responsabilité, on retrouve un maire indépendant devenu militant à part entière et qui aspire à présider une kasma, d'autres qui se sont présentés sous les couleurs de différents partis politiques comme le PRA, le Mnja, le RA, l'UDL et le RND aspirent à occuper des postes de responsabilité dans les structures de base du parti, par la voie des urnes -SVP. Ils font une démonstration de force en créant cette situation ingérable. D'autres élus, généralement des maires de l'ancienne aile, veulent revenir aux commandes en créant le forcing sur les nouveaux et anciens militants par toutes sortes de stratagèmes. La direction du parti semble privilégier une issue subtile après consultation des superviseurs. Elle veut interdire le cumul des mandats. C'est-à-dire qu'aucun maire ni député ni sénateur ni président d'APW ne peut prétendre à un poste de responsabilité dans les structures du parti. Cette prouesse permettra peut-être au parti de dépasser les conflits locaux et de sortir de l'immobilisme. L'option est prise au sérieux même si certains responsables la disent à demi-mot. Pendant que d'autres préfèrent cette situation de ni guerre ni paix. Ces souhaits sont partagés par des responsables au sommet qui ont fait des émules à la base. D'autres encore vous diront que les élections seront «catastrophiques» pour le parti parce que, selon ces derniers, «n'importe qui peut passer, même celui qui était dans un autre parti, pourvu qu'il sache jouer sur la corde sensible des nouveaux militants qui ne sont pas aguerris». Il y a enfin ceux qui disent que «le parti va se casser la figure lors des prochaines élections parce que la même clientèle, qui n'a aucune crédibilité, sera reconduite lors du renouvellement des kasmas». Toutes ces anomalies et hypothèses, dites et redites lors de la réunion de jeudi dernier, sont enregistrées. La direction du parti réplique: «Maintenant, nous avons une vue très claire de la situation.» La suite nous dira comment on surmontera tous ces obstacles. Car le FLN a connu des moments bien plus difficiles.