Le secrétariat du comité exécutif (groupe des sept) du Front de libération nationale (FLN) devra se réunir cette semaine. L'objet de cette rencontre, qui sera placée sous la présidence du secrétaire général, M. Abdelaziz Belkhadem, est “la prise de décisions et de mesures contre des responsables du parti au niveau des mouhafadhate”. C'est ce qu'a révélé, hier, un responsable de la direction du parti. Ces décisions, qui se déclineront à travers la marginalisation d'un certain nombre de mouhafedh (commissaires du parti) au niveau de plusieurs wilayas du pays et “leur remplacement par d'autres”, interviennent suite à des rapports élaborés par des superviseurs qui se sont déplacés au niveau local sur instruction de la direction du parti. “Les superviseurs vont faire leur rapport au secrétaire général du parti sur la base de ce qu'ils ont constaté de visu et vécu sur le terrain”, explique notre interlocuteur. Les mouhafedh, de leur côté, ne resteront pas passifs. Il auront, eux également, à élaborer des rapports sur la situation locale. Il s'agit en fait d'un contre-rapport des mouhafedh dans lequel ils feront état du fonctionnement des choses au niveau de leurs régions respectives et dans lequel ils devront également défendre leur position et gestion de la mouhafadha (structure locale). Et c'est en confrontant les deux rapports (celui des superviseurs et des mouhafedh) que la direction du FLN prendra ses décisions. D'ores et déjà, plusieurs mouhafedh seront remplacés, explique-t-on au parti. Il faut dire que la décision de la direction du FLN de procéder au remplacement des responsables locaux est intimement liée à la tenue du conseil national. La direction entend à travers sa démarche faucher l'herbe sous le pied de la contestation du parti qui fonde ses arguments de remise en cause de l'actuelle équipe dirigeante, entre autres, sur le choix des mouhafedh. Les animateurs de cette contestation ont, en effet, dénoncé à maintes occasions le fait que l'état-major du parti leur impose des mouhafedh complètement coupés de la base militante. Et qui donc “ne travaillent pas pour l'intérêt du parti”, disent-ils. Ces arguments ont fait que les animateurs de la contestation ont tout simplement boudé les nouveaux responsables locaux que leur imposait la direction. Cet état de fait a été palpable, notamment à l'occasion de la confection des dernières listes électorales des locales du 29 novembre. À cette occasion, plusieurs commissions électorales locales se sont constituées parallèlement à celles mises sur pied par la direction du parti. C'est que les mouhafedh, qui participaient à la prise de décision quant aux candidatures du FLN au scrutin local en leur qualité de membres de la commission électorale, étaient boudés par les candidats. Ces derniers leur reprochaient, en effet, d'avoir des penchants pour des postulants autres que ceux réunissant réellement les conditions d'éligibilité. C'est en tout cas dans le but de modifier cette vue des militants de la base par rapport à leurs responsables locaux que la direction du parti de Belkhadem s'est engagée cette semaine à prendre des décisions par rapport aux mouhafedh en remplaçant ceux qui ne font pas le consensus autour d'eux au niveau local. Cette attitude de la direction du FLN est également liée à l'importance que requiert le conseil national pour la direction de la formation majoritaire et à l'impératif d'organiser ce rendez-vous sans coup férir. Tout ceci bien évidemment dans le but ultime de plébisciter la candidature de Abdelaziz Bouteflika à un troisième mandat sans aucune contestation. NADIA MELLAL