Attention, une simple incompatibilité d'humeur peut être un motif suffisant pour une révocation. C'est du moins ce que nous révèle cet ex-employé de la Sonelgaz, M.Mourad Touadi, ingénieur, et ex-chef de la subdivision Gestion au centre de distribution d'El-Harrach. En mars 2000, M. Touadi écope d'une mutation d'office, accompagnée, après sa protestation, d'un congé forcé de 15 jours, reconduit à deux reprises. La raison invoquée par le directeur du centre est une «incompatibilité d'humeur», ce qui rend la décision de mutation non réglementaire, relève M.Touadi, en vertu de l'article 76 de la convention collective. Le recours à la Direction générale de l'entreprise vaudra au plaignant une traduction devant un conseil de discipline qui aboutira à sa révocation. Les accusations étaient, selon M.Touadi, basées sur des motifs préfabriqués. La présentation de preuves sur le non-fondé des arguments avancés à son encontre n'a eu aucun effet sur une commission de discipline «taillée sur mesure». La traduction logique de M.Touadi devant un tribunal pénal pour dilapidation de biens publics n'a abouti à aucune suite, les preuves n'étant pas tangibles. Saisissant à son tour la justice, M.Touadi bénéficie, le 23 octobre, d'un jugement exécutoire annulant la décision de sa révocation, le réintégrant à son ancien poste et le dédommageant. Une décision exécutoire objectée par la direction de la Sonelgaz qui lui oppose une loi lui permettant de refuser la reprise d'un employé sous révocation. Dans cet imbroglio, M.Touadi tire ses conclusions et se dit désolé par l'instrumentalisation des organes statutaires d'une entreprise à des fins personnelles et à des règlements de comptes, «commettant ainsi une injustice flagrante qui pourrait avoir de graves conséquences sur la pérennité de l'entreprise».