Une offre de sortie de crise Ils proposent la mise en application des articles 7 et 8 de la Constitution, en qualifiant les marches de vendredi de référendums populaires. Après 15 semaines de soulèvement populaire, un groupe de ouléma (savants musulmans), à sa tête l'imam doyen Mohamed Tahar Aït Aldjat, propose, à son tour, une initiative de sortie de crise politique qui secoue le pays. Dans leur déclaration éminemment politique, les 16 personnalités religieuses avertissent sur «la complexité et la dangerosité de la situation à laquelle est parvenue le pays». Ils prônent, de ce fait, «une intervention urgente et pacifique et d'une manière consensuelle pour régler la crise à travers la mise en application des articles 7 et 8 de la Constitution qui portent sur la souveraineté du peuple». Ils considèrent que «les manifestations organisées chaque vendredi sont autant de référendums populaires». Ces théologiens insistent sur l'impérieuse nécessité d'ouvrir «une période de transition». Et ils proposent de confier sa direction à une personnalité «admise par la majorité du peuple pour aller vers une élection libre, transparente et crédible». La nouvelle direction aura à prendre en charge des tâches principales et urgentes: premièrement, composer un gouvernement de compétences nationales, «qui n'ont rien à se reprocher, et ce, durant les différentes phases de notre histoire». Deuxièmement, créer une instance indépendante pour superviser et organiser les élections «du début jusqu'à la fin». Troisièmement, organiser une conférence de «dialogue national global et inclusive». «Cette conférence jettera les jalons de l'avenir du pays et aura à adopter une feuille de route pour une nouvelle politique évitant les dérapages et le pourrissement politique, économique, social et culturel et à mettre en place les garde-fous susceptibles de prémunir le pays contre toute forme de dépendance ou d'allégeance», soutiennent-ils. Quatrièmement, ouvrir la voie à une saine compétition électorale devant les gens honnêtes et crédibles qui aspirent à diriger l'Algérie en s'engageant à défendre l'unité du pays et ses acquis, développer ses vocations et à mieux exploiter ses ressources. Par ailleurs, ils soulignent que leur appel est ouvert à la signature de tous ceux qui partagent leurs convictions. Dans leur déclaration, ils indiquent que la composition de leur groupe respecte le principe de l'équilibre régional et que toutes les différentes écoles doctrinaires y sont représentées. Ils appellent l'élite à la nécessité de rompre avec les pratiques du passé, avec toutes ses dérives, ses corrompus et ses corrupteurs, et de consentir des sacrifices pour ouvrir une nouvelle page pour un avenir meilleur. Enfin, parmi les signataires, figurent le nom du président de l'association des Oulema musulmans, Abderrezak Guessoum, Belhadj Cherifi, membre du conseil Aâmi Saïd des ibadites, Saïd Chibane, ancien ministre des Affaires religieuses et Mohamed Salah Sedik des chefs de zaouïas de Tolga, de Boussâada et de Tizi Ouzou. Par ailleurs, l'Organisation nationale de moudjahidine (ONM) a appelé récemment à l'organisation d'une période de transition qui devrait être confiée à un conseil présidentiel et à un gouvernement de compétences.