Contenant sept titres, cet album est un véritable petit joyau qu'on écoute sans se lasser. Ali Amran est de ces chanteurs qui ont la manie de mettre le feu aux «manches». Rocker jusque dans les profondeurs de ses veines; musicien jusqu'aux abysses de sa pensée, et pour chapeauter le tout, il met quelques grains de témérité et d'ambition. En mélangeant tous ces éléments, on obtient un «plat» exceptionnel: un album de sept titres. Intitulé Xali Sliman (Tonton Slimane), cet album, sorti chez les éditions Belda diffusion, est disponible chez les disquaires. Les chansons que contient cet album sont comme suit: Xali Sliman (Tonton Slimane), Aneft-iyi-kan (Entendu, braves amis...), Ma d awal (Quant à la parole...), Kabylie, N'tenned' ntezzi (On tourne en rond), Acawrar ( Le libertin), V'ghigh a-kem-h'emm'lagh ( Je veux t'aimer). Lors de son passage, mercredi dernier de 21h à minuit, à l'émission Tivougharine Gi'd Live, diffusée sur les ondes de la Chaîne II de la radio nationale, Ali Amran a interprété en direct quelques titres. Aussi, sans pour autant verser dans le discours casse-pied/casse-tête, le chanteur a aussi bien parlé de son album que de son parcours artistique. «J'ai commencé à faire la musique depuis l'âge de 14 ans. Cela en écoutant les chanteurs kabyles à la radio ou sur des cassettes, pour ceux qui étaient interdits d'antenne. J'essayais de reproduire leurs mélodies sur des instruments de fortune, des instruments rudimentaires confectionnés à l'aide de bidons d'huile pour moteur et de bouts de bois en guise de manches...». En l'an 2000, Ali Amran débarque en France, «la guitare à la main. Le temps de m'installer, bonjour les studios de répétition ! Je fais d'abord quelques concerts en solo». Quatre ans plus tard, en 2004, il passe au Zénith de Paris à l'occasion du Printemps berbère, quelques mois après avoir enregistré l'album Xali Sliman. Néanmoins, cet album a connu une destinée particulière. «Il est né un peu au forceps», souligne Ali Amran. «Les premières séances d'enregistrement étaient prévues pour faire une maquette en vue de produire l'album Idir Ili. Au dernier moment, le producteur me laisse tomber avec la location du studio d'enregistrement sur les bras, j'enregistre alors, pratiquement en live, une dizaine de chansons dans les 2 séances réservées.» De ce bouquet de chansons, le chanteur en garde cinq qu'il mixe et «enregistre Ma d'awal et Kabylie pour en faire l'album. Le résultat me semble un peu brute mais chaleureux et sincère. Il dégage une énergie positive...». Ce résultat est en effet plus remarquable en écoutant l'album. On ressent le sérieux dans le travail qu'il a effectué. Les résultats ne sont pas uniquement positifs, mais aussi encourageants. Par ailleurs, lors de son passage à Tibougharine Gi'd live, Ali Amran a bien eu le plaisir de se retrouver aux côtés d'une vraie pléiade de chanteurs amazighs. Qui sont-ils? Voici leurs noms: Karim, le leader du mythique et légendaire groupe Les Abranis. Inutile de le présenter, d'autant qu'il a le mérite d'introduire la musique rock en Algérie, cela se passe en 1967. «Nous préparons l'album du départ à la retraite», a indiqué Karim. Pour les milliers de fans de ce groupe, ils peuvent donc se procurer cet album au courant de l'année 2006. Un autre invité à cette émission, Rabah du groupe Inasliyen. On compte également Djamel (Joe pour les intimes) du groupe Les berbères. «J'aimerais bien faire un duo avec Ali Amran et les Abranis, d'autant plus qu'on est dans le même style de musique», a-t-il indiqué. Parlant de son absence de la scène musicale, Joe a indiqué que «ce n'est qu'un recul pour mieux sauter». Belaïd du groupe Branis, a quant à lui, préféré passer directement à l'acte. Il invite Karim des Abranis, qui n'est autre que son père, pour interpréter avec lui la fameuse Linda. Linda, où es-tu Linda/Comment vas-tu Linda/Depuis qu'on s'est séparés. Inoubliable chanson composée et interprétée par les Abranis durant les années 80. «C'est la première fois que je chante avec Belaïd», a indiqué Karim. «Jamais, poursuit-il, je ne lui ai imposé quoi que ce soit. Le chemin de la musique, il l'a choisi lui-même. Il faut laisser ses enfants faire ce qu'ils ont envie de faire, comme ça les parents n'auront rien à regretter.»L'émission qui a duré trois heures, de 21h à minuit, a observé un véritable défilé de chansons. L'animateur, Arezki Azzouz, a indiqué enfin que le prochain numéro de Tibougharine Gi'd Live, prévu pour le mercredi 4 janvier 2006 à 21h, sera consacré à la Diva Nouara. Bonne écoute.