Le FLN est sorti grandi des partielles de Kabylie. Il compte poursuivre son avancée lors des élections de 2007. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), a organisé une réception à l'occasion du rétablissement du président de la République et de la cérémonie du Nouvel An, samedi au siège du parti. Belkhadem est apparu tout sourire devant un parterre de ministres et de cadres. Car la journée a été exceptionnelle. Images à l'appui, le peuple a réservé un accueil exceptionnel à son président. Le SG du FLN revient donc du Palais d'El Mouradia avec un moral au top. Il tient d'abord à se féliciter devant les militants du retour «du président de tous les Algériens et qui est en même temps le président du FLN». Il évite toutefois de faire le bilan de l'année finissante parce que «les résultats sont éloquents» et ne méritent pas qu'on s'y attarde trop L'élargissement de l'espace FLN est concret. Il tient pour preuve les dernières élections partielles en Kabylie où le parti a réussi une percée «dans les endroits considérés fiefs de certains partis». Il cite les cas de Tizi Ouzou, d'El Kseur, la Soummam, etc. Le FLN est présent au coeur même de la Kabylie. Cette présence va encore se poursuivre, notamment pendant les prochaines échéances électorales qui auront lieu dans moins de deux ans. Le défi est lancé. Mais, avant de s'aligner dans la course, les appréhensions du FLN sont réelles car il faudra réussir l'opération de renouvellement des structures de la base. «L'opération est difficile mais pas insurmontable», reconnaît Belkhadem. Elle devrait s'achever dans les premiers mois de l'année parce qu'en fin 2006 le FLN aura d'autres tâches à accomplir. Le secrétaire général du FLN a beaucoup insisté sur le renouvellement des instances du parti. Il a saisi l'occasion pour avertir les militants qui s'accrochent aux postes en disant: «Certains les occupent depuis 25 ans. Comment cela est-il possible? L'alternance doit se faire», clame-t-il avant d'ajouter sur un ton sec: «Je vous annonce la fin du monopole des postes de responsabilité au FLN. L'alternance se fera par les élections, à tous les niveaux». Il indique que les jeunes ont rejoint massivement le parti lors des dernières adhésions. Ce qui prouve l'engouement des citoyens pour les idées et le programme que véhicule le FLN. Selon l'orateur, le FLN reste attaché à son histoire et à ses principes sans occulter les exigences de l'heure. Car il n'est pas possible d'aspirer à jouer les premiers rôles sur la scène politique nationale et une présence d'influence sur le plan international sans être à jour des développements qui se déroulent dans le monde qui nous entoure. Belkhadem conclut son intervention en précisant que «ceux qui veulent faire la moisson en 2007 doivent semer aujourd'hui, pourvu qu'ils sèment la bonne graine». Ils ont applaudi. Le FLN est en train de faire sa mue. Il est vrai que les mêmes visages qui ont marqué les dernières décennies sont encore là aux premiers rangs, souriants, parfois inquiets par les propos de Belkhadem. La mue ressemble à une révolution de palais. Certains le savent. On le lit sur ces visages fermés. Chacun s'emploie à garder son sourire figé même si le coeur n'y est pas. Les influences de chacun et de chacune sur la base sont changeantes. Ils marchent sur des sables mouvants parce qu'ils ne savent où va les mener l'opération de rajeunissement des structures. Le rajeunissement des militants peut apporter des surprises parce qu'il s'agit d'une nouvelle génération qui s'installe au FLN. Beaucoup parmi les anciens ne le ressentent pas ainsi. Ils croient qu'à force de survivre aux différentes mutations, ils ne seront pas à leur dernière cette fois-ci. Le discours de Belkhadem est inquiétant mais pas dangereux pour leur avenir. C'est ce qui explique pourquoi ils continuent de s'aggriper à leurs certitudes.