Les représentants estiment que la tutelle doit cesser de voir en l'union syndicale une menace. Les six syndicats de l'éducation en l'occurrence le Cnapest, le CLA, le Sete de Béjaïa, le Snte, le Satef et l'Unpef qui se sont constitués en coordination intersyndicale de l'éducation depuis le 25 novembre dernier ont déposé hier leur préavis de grève. Celle-ci a été décidée, faut-il le rappeler, pour les 15 et 16 janvier prochains. Ces syndicats qui ont fait de leurs préoccupations une cause commune, veulent faire pression au tout début du deuxième trimestre pour faire aboutir leurs revendications. «Nous sommes ni confédération, ni alliance, ni union, nous sommes une coordination pour aller ensemble vers la même action», a déclaré hier M.Lamdani Ali représentant du Cnapest, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'Unpef en présence des représentants des autres syndicats. La tutelle qui, selon eux, a boudé tous leurs appels est interpellée à travers ce préavis de grève à faire aboutir leurs revendications ou du moins ouvrir le dialogue pour arriver à un arrangement avant de durcir davantage le ton et l'action. «La coordination est ouverte à toutes formes de négociations avec les pouvoirs publics pour la prise en charge de la plate-forme aux fins d'éviter tout alourdissement du climat social au sein du secteur de l'éducation et dans l'intérêt de nos élèves», dira pour sa part le porte-parole du Cla, M.Osmane. «Benbouzid est entièrement responsable de cette situation que vit le monde de l'éducation», s'acharne M.Lamdani et d'ajouter: «Cette grève nous a été imposée, elle n'a pas été décrétée de bon coeur. Nous ne faisons que réclamer les droits des travailleurs qui vivent actuellement dans la précarité». Rappelons que le ministre de l'Education nationale, M.Benbouzid a clairement expliqué que la loi sera appliquée dans toute sa rigueur. A ce propos, le représentant du Cnapest dira que si le ministre veut appliquer la loi, il doit commencer par ouvrir les portes du dialogue et des négociations. S'unir pour constituer une force et faire aboutir les revendications sans perdre plus de temps, tel est l'objectif principal de la création de cette union syndicale, selon les conférenciers. Ces revendications consistent principalement en l'augmentation des salaires de toutes les catégories des travailleurs de l'éducation, la promulgation du statut particulier des travailleurs de ce secteur dans le cadre du statut de la Fonction publique, attribution de la retraite à 100% et enfin la protection du libre exercice de l'activité syndicale et du droit de grève. Selon le porte-parole du CLA, la tutelle est à l'origine de cette montée au créneau des syndicats, du moment qu'elle ne cesse de les négliger alors qu'elle s'apprête à achever un grand chantier de réformes. Ce n'est pas tout, les revendications des syndicats qui datent depuis maintenant des années, explique M.Osmane, n'ont toujours pas connu d'aboutissement de la part du ministère de l'Education, lequel continue à faire la sourde oreille. «C'est cette dynamique syndicale que le ministre veut casser. Il faut que la tutelle cesse de voir de cette union une menace», a souligné M.Lamdani. Pour le représentant de l'Unpef, M.Mohamed Ider, la seule issue qui reste à la tutelle, c'est le dialogue et les négociations. La menace de grève des syndicats du secteur intervient, curieusement à la veille de la reprise des cours, aujourd'hui.