La Ligue arabe a salué vendredi l'accord annoncé à Khartoum entre le Conseil militaire de transition (CMT) et l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), sur la formation d'un Conseil souverain et d'un gouvernement doté de compétences indépendantes pour gérer les affaires du pays pendant la période de transition. Dans un communiqué, relayé par des médias, la Ligue arabe s'est félicitée de «l'esprit positif et constructif» dont ont fait preuve le CMT et les dirigeants des forces de la liberté et du changement, ainsi que tous les mouvements politiques et civils, ce qui a permis de parvenir à ce consensus «important» sur les dispositions et les structures de la période transitoire afin de surmonter les difficultés auxquelles est confronté le pays. La Ligue arabe a également exprimé «sa confiance» en la capacité des parties soudanaises à mener à bien, le processus de transition démocratique dans le pays, faisant part de sa «détermination» à accompagner ce processus pour garantir la stabilité et réaliser les aspirations du peuple soudanais. Le texte a aussi indiqué que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou Gheit, a reçu un rapport détaillé de la délégation du Secrétariat général qui a tenu, lors de sa visite à Khartoum, une série de réunions et de contacts avec le CMT et les représentants des forces et mouvements politiques et civils pour encourager le dialogue entre les parties soudanaises et garantir une transition ordonnée et consensuelle. M. Abou Gheit a salué à l'occasion, les efforts déployés par l'Union africaine (UA) en vue de faciliter le processus de négociation entre les parties soudanaises. L'Union européenne (UE) a elle aussi qualifié vendredi comme «une percée», l'accord conclu au Soudan, appelant à la mise en place d'un gouvernement «civil et compétent». Le Conseil militaire qui dirige le pays et l'ALC, fer de lance de la contestation, se sont mis d'accord sur la mise en place d'un Conseil souverain, une instance avec une direction «alternée» chargée de diriger le pays pendant une période de transition d'environ trois ans. Les tractations ont duré plus d'un mois et ont failli être compromises par la dispersion du sit in devant le siège de l'état-major de l'armée, dispersion au cours de laquelle les forces supplétives ont causé la mort de plusieurs dizaines de manifestants, conduisant l'ALC à exiger une enquête impartiale et des sanctions exemplaires infligées aux auteurs des tirs meurtriers. Le CMT avait répondu en désignant les responsables de ces dérives et en promettant qu'ils seront traduits devant les tribunaux pour répondre de ces faits.