Le Conseil militaire de transition (CMT), au pouvoir au Soudan depuis la chute du président Omar el Béchir en avril dernier, et l'opposition ont annoncé vendredi être parvenus à un accord sur un partage des pouvoirs durant une période de transition d'environ trois ans devant mener aux élections nationales. Cette annonce a provoqué des scènes de liesse dans les rues d'Omdurman. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans la deuxième ville du pays, qui fait face à la capitale Khartoum sur l'autre rive du Nil, a rapporté un journaliste de Reuters. Le CMT et l'opposition, qui avaient repris les discussions mercredi dans un hôtel de Khartoum, ont convenu d'"établir un conseil de souveraineté dirigé en alternance par l'armée et les civils pour une période de trois ans ou un peu plus", a dit Mohamed Hassan Lebatt, médiateur de l'Union africaine, lors d'une conférence de presse. Militaires et opposition ont aussi trouvé un accord sur la formation d'un gouvernement technocrate indépendant et le lancement d'une enquête indépendante et transparente sur les violences qui ont émaillé les manifestations ces dernières semaines. "Cet accord ouvre la voix à la formation d'institutions de l'autorité de transition, et nous espérons qu'il s'agisse du début d'une nouvelle ère", a déclaré Omar al Degair, l'un des chefs de file des Forces de la liberté et du changement (FLC), principale organisation de l'opposition soudanaise. Un responsable du CMT, le général Mohamed Hamdan Dagalo, a souligné pour sa part que l'accord était "global" et "n'exclura personne". Il a par ailleurs salué les efforts des médiateurs de l'Union africaine et de l'Ethiopie, ainsi que l'état d'esprit des représentants de l'opposition. Les pourparlers entre le CMT et l'opposition avaient tourné court le 3 juin suite à l'assaut conduit par des membres des services de sécurité contre un campement installé par des manifestants devant le ministère de la Défense. D'après des médecins de l'opposition, cet assaut a fait plus de 100 morts; le bilan communiqué par le gouvernement fait état de 62 morts. Avant cette impasse le mois dernier, les deux camps s'étaient entendus sur le principe d'une période de transition de trois ans, sans parvenir à un accord sur la répartition des responsabilités entre civils et militaires.
Scènes de liesse La conclusion d'un accord politique entre la junte soudanaise et l'opposition a été suivie vendredi de scènes de liesse à Khartoum et Omdourman. Après deux jours de discussions, le Conseil militaire de transition (CMT), au pouvoir depuis le renversement du président Omar el Béchir en avril, et l'opposition sont parvenus à un accord de partage du pouvoir durant une période de transition d'environ trois ans devant mener à des élections nationales. "Cet accord ouvre la voie à la formation des institutions de l'autorité de transition et nous espérons que c'est le début d'une nouvelle ère", a déclaré Omar el Degair, l'un des chefs de file des Forces de la liberté et du changement (FLC), principale organisation de l'opposition. Aux termes de l'accord, un Conseil souverain dirigera la transition jusqu'aux élections. Le CMT et L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), la coalition civile, obtiendront chacun cinq sièges au sein de ce Conseil souverain qui aura une direction alternée, d'abord confiée aux militaires, puis pendant les 18 derniers mois par les civils. Un onzième membre désigné par les deux parties figurera au sein de ce Conseil. L'accord prévoit la formation d'un gouvernement d'experts, ainsi qu'une enquête indépendante sur les violences des dernières semaines. Militaires et civils ont accepté de repousser la création d'un Conseil législatif. Dans un communiqué, le ministre français des Affaires étrangères "rend hommage à la maturité et au sens des responsabilités des Soudanais, ainsi qu'à la médiation de l'Union africaine et de l'Ethiopie qui a permis d'arriver à ce résultat". "Je forme le vœu que cet accord ouvre une nouvelle phase dans la transition au Soudan et mène le pays vers la stabilité. La France se tient aux côtés des Soudanais pour les accompagner sur le chemin de la démocratisation, de la paix et du redressement économique", ajoute Jean-Yves Le Drian. Les pourparlers entre le CMT et l'opposition avaient tourné court le 3 juin après le violent démantèlement d'un campement installé par des manifestants devant le ministère de la Défense. D'après des médecins de l'opposition, l'intervention des forces de l'ordre a fait plus de 100 morts. Le gouvernement a quant à lui fait état de 62 tués.