L'ancien ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelkader Bengrina, a réfuté le fait que « l'intronisation de Slimane Chenine, à la tête de la chambre basse du Parlement a été effectuée sur ordre venu d'en haut ». Le président du mouvement El-Bina s'est exprimé, hier, dans une conférence de presse tenue au Centre international des jeunes de Sidi Fredj, à l'ouest d' Alger. Abdelkader Bengrina est allé jusqu'à « proposer Slimane Chenine pour piloter l'instance qui dirigera le dialogue ». « Le dialogue durera un mois au maximum, il sera suivi par la convocation d'une session extraordinaire du Parlement, qui procédera, en 15 jours, à l'adoption des amendements de certaines lois en vue de tenir l'élection présidentielle avant la fin de l'année, de préférence durant le mois de novembre prochain…la dimension «novembria» à cette élection …», a-t-il prôné. Ce transfuge du parti du défunt Mahfoudh Nahnah a refusé de réagir aux accusations du MSP, lequel a affirmé que « l'intronisation de Slimane Chenine à la tête de l'hémicycle Zighoud-Youcef obéit à un deal passé, préalablement, entre l'alliance Ennahdha-El-Bina- El-Adala avec le pouvoir de fait ; en contrepartie, ces trois partis islamistes participeront à l'élection présidentielle qui sera organisée dans les plus brefs délais ». « Je ne commenterai pas la position du MSP , je ne réponds pas à ce parti par souci de ne pas égratigner ses militants et cadres dirigeants, qui ont été nos frères, le sont toujours et le resteront encore (…) Et je crois que nous allons les rencontrer incessamment autour de l'initiative de sortie du séisme politique qui a secoué la scène nationale et dont ses résultats seront révélés prochainement …», a-t-il ajouté. S'agissant de Slimane Chenine, plébiscité nouveau président de l'APN, avec l'appui des partis de l'alliance présidentielle, dont le (FLN, RND, TAJ et le front El Moustakbel), il a indiqué que « les différents partis l'ont félicité pour sa victoire , en le considérant comme fils authentique de l'opposition». «C'est le groupe parlementaire de l'alliance Ennahda-El Adala-El Bina, des partis présidés respectivement par le docteur Yazid Benaïcha, Abdellah Djaballah et Abdelkader Bengrina, dont personne ne pourra douter de leur indépendance et opposition. » « Personne ne nous a contactés et demandé de présenter la candidature de Slimane Chenine au poste de président de l'APN. Moi , Hassan Laribi et Lakhdar Benkhelaf nous avons sollicité et obtenu le soutien des autres groupes parlementaires ...», a-t-il soutenu. « Que ceux qui affirment l'existence d' injonctions, citent nommément leur origine », a-t-il défié ses détracteurs parmi ses partenaires dans l'alliance, en l'occurrence le Front de la justice et du développement(FJD) et le MSP. A propos du projet de réunification du MSP avec El-Bina, il a affirmé que la commission mise en place pour étudier la réintégration graduelle n'a pas été dissoute. Aux yeux de Bengrina « une nouvelle carte politique, totalement différente de l'actuelle, se dessine suite à la disparition de certaines formations politiques, dont des dirigeants sont poursuivis dans le sillage des opérations judiciaires contre la corruption lancées par le pouvoir… ». Dans ce contexte, il a fait savoir que « d'après mon analyse de l'évolution de la situation, la liste des mis en cause dans le cadre de ces opérations judiciaires comportera plus de 4 000 personnes, dont des leaders de partis politiques, des ministres et walis …». Pour lui « ce qu'a réalisé l'institution militaire pour le Hirak ne peut être renié que par un ingrat. C'est grâce à Dieu, puis à l'armée qu'on a pu stopper le 5e mandat, puis la prolongation du 4e mandat...».