A quoi joue la FAF ? Ammar Bahloul a obtenu 21 voix contre 29 voix pour le président de la Fédération libyenne de football, Abdelhakim El-Shalmani. Ce sera le dirigeant libyen qui prendra la place de son compatriote, Jamal El-Jaâfri. Cet échec de Bahloul est dû, entre autres, à deux « trahisons ». La première est venue du président de la FAF lui-même, qui a envoyé son membre du BF à une élection qu'il savait perdue d'avance. Zetchi sait bien que Bahloul fait face à des « présidents » de fédérations, ce qui fait que ses chances de les dépasser étaient infimes. La seconde est due à la trahison de certains membres de l'Assemblée générale de la CAF, qui ont donné leur accord à Bahloul avant de le trahir lors du scrutin. Bien évidemment c'est dû au jeu de coulisses, qui détermine depuis longtemps les résultats d'une quelconque élection. Tout s'achète. Et là, Zetchi et toute son équipe présente au Caire et celle d'Alger connaissent pertinemment cet état de fait. Et l'une des personnes qui a le plus participé à cette « trahison » n'est autre que l'influent Constant Omari, le membre exécutif congolais, qui a tout fait pour priver l'Algérie et Bahloul d'intégrer les rangs de la CAF, deux ans après l'éviction humiliante de Raouraoua. Tout s'est joué la veille des élections, lors d'une réunion improvisée par le Congolais qui a détourné quelques voix au profit du Libyen surclassé, et qui a été vraiment surpris d'entendre son nom à l'issue du scrutin. Le seul président de fédération qui a apporté tout son soutien au candidat algérien n'est autre que le désormais ex-président de la Fédération égyptienne le football (FEF), Abou Rida.
L'appui de Hani Abou Rida n'a pas suffi D'ailleurs, Bahloul a fustigé certains membres de l'AG qui l'ont trahi, dont le Congolais ainsi que le président de la CAF, Ahmad Ahmad. Au passage, du côté de nos voisins, il paraît que les Tunisiens ont boycotté cette AG, en raison de l'historie de la finale de la coupe de la Ligue des champions entre l'EST et le WAC. Quant au président de la Fédération marocaine de football, il a également trahi le candidat algérien. Lekjaâ a donné des garanties à Bahloul il y a plusieurs mois, mais il n'a pas bougé le petit doigt au profit de son « voisin ». Il est vrai aussi que de nombreux membres de l'AG de la CAF ont mal pris la candidature d'un simple membre du Bureau fédéral au lieu du président de la FAF lui-même : et cela, le président Zetchi le sait bien. C'est à se demander pourquoi il n'a pas présenté sa candidature. Au lieu de donner un « bon argument » à ceux qui ont peur de la présence de l'Algérie, avait-il peur de perdre ces élections pour pousser Bahloul afin de ne pas subir les critiques après la dernière « aventure » de Ould Zmirli à ce même poste, lorsque son dossier de candidature a été déposé en retard ?.... à l'issue de ces élections, Bahloul a déclaré, entre autres, qu'« ils ont senti que nous étions sur le bon chemin, ils ont fait une réunion, ils ont dirigé les élections pour que El Shalmani l'emporte, le parcours de l'Algérie et son retour en force les dérange ». Pour Bahloul « c'est une première expérience et je ne suis pas déçu dans la mesure où ils veulent des voix et un soutien et le président Ahmad est complice, il a dit clairement lors d'une réunion, «On soutient le Libyen», alors qu'un membre de l'AG leur a fait remarquer que la comparaison entre l'Algérie et la Libye n'est pas possible ». Et au représentant de la FAF de conclure :« Je remercie Hani Abou Rida qui nous a soutenu jusqu'au bout. Et si on gagne la CAN, on n'aura rien à faire de leur poste». L'AGO de la CAF est passée comme une lettre à la poste. Débarrassé des Tunisiens, qui ont boycotté, et avec l'absence de ses opposants, Ahmad a fait passer ses bilans et réussi à solder ses comptes, à deux ans de la fin de son mandat. Ainsi, le Nigérian Amaju Pinnick a perdu son prestigieux titre de 1er vice-président de l'instance, au profit du Congolais Constant Omari, tandis que le Marocain Fouzi Lekjaâ devient le 2e vice-présieent. Pinnick était en froid avec Ahmad Ahmad, et n'épousait plus la ligne de conduite de ce dernier.
Ahmad Ahmad règle ses comptes Pinnick avait, par exemple, désapprouvé le fait de faire rejouer la finale de la Ligue des champions, lors de la réunion du comité exécutif de juin dernier à Paris. Il avait claqué la porte des travaux. Il en est de même du Libérien Hassan Musa Bility, qui n'est plus président de la Commission d'organisation du CHAN. Ce dernier s'était illustré, au plus fort de la crise des CAN 2019, 2021 et 2023, par ses positions critiques contre le président. Ainsi, le Congolais Constant Omari est promu au poste de 1er vice-président, tandis que le Marocain Fouzi Lekjaâ passe à la 2e vice-présidence. Enfin, le Sud-Africain Dany Jordaan, a été élu 3e vice-président et nommé à la tête de la Commission d'organisation du CHAN. Sans commentaire…