C'est le premier d'une série de rencontres entre le président et ses ministres où il faudra donner des signaux forts à la société. Le chef de l'Etat présidera, ce samedi, le premier conseil des ministres de l'année. Un acte qui signera le retour effectif du président de la République aux fonctions qui sont les siennes après une parenthèse qui aura duré plus d'un mois. Depuis le 26 novembre dernier, pas moins de six conseils de gouvernement ont eu lieu et ont embrassé pratiquement tous les aspects de la vie politique, économique et de la société. L'on citera à titre d'exemple le traitement par le conseil de gouvernement du 28 décembre dernier de l'avant-projet de loi qui vise le renforcement des dispositions pénales destinées à réprimer le banditisme dont le chef de l´Etat, personnellement, a dénoncé la propagation inquiétante. Cela en plus de nombreux textes, traitant notamment de la réforme financière, qui ont passé le cap du gouvernement et attendent une session du conseil des ministres avant d'atterrir sur le bureau du président de l'APN, Amar Saâdani. Il faut admettre qu'en termes quantitatif et même qualitatif, les prochains conseils des ministres seront assez chargés, d'autant qu'on évoque la très probable soumission des textes relatifs à la réconciliation nationale dans le courant du mois de janvier. Ainsi, la reprise en main des affaires de la République ne sera pas une mince affaire pour un président qui se doit d'affronter plusieurs dossiers tous aussi prioritaires les uns que les autres. La lutte contre le banditisme vient, en effet, talonner les nécessaires réformes de l'éducation et du système financier dans l'ordre des priorités nationales. Tout comme la lutte contre la corruption, revenue au-devant de la scène politico-médiatique à l'occasion du vote de la loi la concernant par l'Assemblée populaire nationale. Un fait qui n'est pas du tout anodin et renseigne sur le parcours accompli par le pays dans le traitement de ce phénomène qui se place, de fait, comme une autre priorité pour le chef de l'Etat. En effet, le rejet de l'article 7 par l'APN de ladite loi a suscité, à tort ou à raison, une réaction assez vive de l'opinion publique, ce qui ne manquera pas d'interpeller le président de la République sur l'étendue du malaise social concernant cette question précisément. La polémique née de l'attitude du FLN et du MSP par rapport à la fameuse loi, a occulté un autre événement de taille qui interpelle, lui aussi, le président de la République. Il s'agit du lancement officiel du plan de soutien à la relance économique, doté de 55 milliards de dollars. En effet, signée le 31 décembre dernier par le chef de l'Etat, la loi de finances 2006, qui consacre le lancement effectif du plan de soutien à la relance économique, constitue le document de base autour duquel s'articuleront les conseils des ministres à venir, en matière économique notamment. Celui que présidera, après demain, le chef de l'Etat a d'abord une importance symbolique, mais il n'en demeure pas moins le premier d'une série de rencontres entre le président et ses ministres où il faudra donner des signaux forts à la société sur la volonté de l'Etat de gérer au mieux les différents chantiers ouverts depuis des années. Mais plus que tout, le conseil de ce samedi consacre l'amorçage d'un virage décisif dans l'action du gouvernement. En effet, les premiers effets de l'accord d'association Algérie-Union européenne, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et l'aboutissement de la réforme financière sont autant de sujets qu'appréhende le citoyen et sur lesquels il fonde beaucoup d'espoir. Cela au plan économique. Quant au volet politique, l'on perçoit un certain empressement des Algériens à en finir, au plus vite, avec la crise politico-sécuritaire. L'attente des textes de loi accompagnant la charte pour la paix et la réconciliation nationale est-elle donc réelle? C'est aussi là l'un des chantiers prioritaires du président de la République qui verra, apprend-on, un début de concrétisation dans un proche avenir. Enfin, en présidant son premier conseil des ministres après son rétablissement, le chef de l'Etat redonnera du tonus à l'activité de l'Etat.