La dernière réunion tenue par l'assemblée s'est soldée par le rejet du bilan présenté par le maire. Au lieu de se distinguer par le travail, nos mairies occupent les devants de la scène avec des histoires de personnes et de conflits partisans. A l'approche de chaque échéance électorale, le citoyen est amené à vivre des guéguerres entre membres d'assemblées élues. La wilaya de Bouira, à l'instar de ses pairs sur le territoire national ne déroge pas à cette règle. Plusieurs communes sont actuellement dans l'impasse. Bouira, Sour El Ghozlane, Aïn Lalloui...pour ne citer que ces cas où les assemblées exercent dans un climat empreint de tension et où le retrait de confiance plane au-dessus de la tête du premier responsable. L'ex-commune d'Aumale, devenue Sour El Ghozlane, a vu le gel de son assemblée communale élue au profit d'un administrateur nommé par la wilaya, conformément à la législation, pour gérer les affaires de cette circonscription. A Bouira, le recours à ce procédé ne saurait tarder, à moins que le wali ne prenne une décision contraire puisque la dernière réunion tenue par l'assemblée s'est soldée par le rejet du bilan présenté par le maire. Une réunion au niveau de l'inspection générale de wilaya est prévue ce samedi. Les faits remontent au mois de novembre dernier quand un groupe d'élus, au nombre de huit avait mené une action de destitution mais qui n'a pas abouti amenant ces élus à surseoir à leurs responsabilités au sein des commissions. En rejetant, à la majorité le bilan, l'exécutif de cette commune se trouve devant une situation qui risque de complètement bloquer une APC déjà en retard sur tous les plans. Même cas de figure dans les autres communes où les affaires inhérentes à l'intérêt du citoyen sont reléguées aux oubliettes laissant la place à des règlements de comptes entre représentants du peuple. Qu'est-ce qui peut diviser une composante qui, lors des campagnes électorales, faisait les yeux doux aux électeurs et électrices promettant de servir l'intérêt collectif? Comment ces partisans d'une même formation politique peuvent-ils, du jour au lendemain, prendre des positions diamétralement opposées? La réponse à cette question pose une problématique qui peut faire l'objet d'une recherche universitaire. Un simple sondage permet de dire que dans l'ensemble des cas, le malentendu qui évolue pour devenir une guerre prend sa source dans l'attribution des marchés publics. En effet, et au regard des chiffres, c'est le choix des entreprises dans les consultations et autres attributions de marchés dont le montant est inférieur aux barèmes financiers édictés par le code des marchés qui constitue la pomme de discorde entre élus qui promettent, chacun de son côté ces projets à des amis et proches. Lors de la réunion qui avait pour objet la destitution du maire de Bouira, ses détracteurs avaient fait allusion à un marché public attribué, selon eux, par le maire. Ce dernier ripostera en citant une entreprise ramenée par ses opposants. L'autre fait qui divisait les élus concerne le logement. Là, les pouvoirs publics, en déchargeant les communes au profit des daïras, ont su mettre un terme à la polémique. Concernant toujours les raisons de la division, notre sondage classe la répartition des responsabilités parmi les éléments les plus influents. Les postes de vice-présidents se donnent après marchandage et dans les coulisses d'alliances politiques parfois inédites. Lors des dernières élections, le FLN, vainqueur, s'est allié avec le premier parti de l'opposition, le FFS. Un bref regard sur l'histoire de ce pays montre que les lignes directrices de ces deux partis sont deux droites parallèles qui se sont croisées pour une majorité aux pieds d'argile. Même si le sort de l'APC de Bouira est entre les mains de la wilaya, il faut préciser que c'est le citoyen qui trinquera comme d'habitude. La révision du code électoral est plus qu'une nécessité surtout que ces situations d'instabilité sont devenues monnaie courante. Pendant le mandat précédent, des élus sur des listes d'un parti se sont reconvertis en représentants d'autres formations. Où sont passé la souveraineté du citoyen et son choix ? Réglementairement on ap-prendra que le changement ne fait pas perdre le statut d'élu. N'est-il pas temps de durcir la loi pour obliger les candidats à respecter leurs engagements?