Dure est la profession de médecin du secteur public. Elle est encore très dure celle du médecin urgentiste ayant pour mission principale de sauver des vies humaines en prenant des mesures urgentes lors des accidents et catastrophes. Ces médecins résistent à des gardes de 24 heures sans arrêt, décident des mesures urgentes, suturent en urgence, opèrent après avoir examiné des malades constitués très souvent de patients évacués en urgence. Les familles et proches de ces blessés, eux, sont très souvent impatients en ne résistant pas à la durée que nécessite une petite auscultation de routine. Là est toute la problématique qui est posée à plus d'un titre. Insultes, invectives, menaces et agressions physiques. Tels sont «les congratulations» auxquelles ont droit, de manière fréquente, les médecins-urgentistes des différentes structures sanitaires implantées un peu partout dans les différentes localités de la wilaya d'Oran. La situation, qui est déjà à son comble, se corse davantage dès qu'un blessé de plus, victime d'un accident, domestique ou autre, est évacué dans les Urgences médicales et chirurgicales de l'hôpital. Cela se passe alors que les médecins accueillent et examinent avant de poser un diagnostic et prescrire les premiers soins. L'important flux de patients est harcelant tandis que la pression des proches du patient est, de plus en plus, déconcertante, dépassant les seuils de l'entendement. Des membres, proches et amis de la victime, se mettent de la partie pressant les urgentistes en les mettant sous pression, sans aucune courtoisie, à prendre en charge leur malade pour le sauver. Cela se passe alors que des dizaines d'autres patients attendent leur tour, tous aussi pressés ou stressés, d'autres, allongés sur des brancards, ont été évacués par les sapeurs-pompiers et les permanenciers des services du Samu. Là est toute la question posée, mais qui ne trouve aucunement de réponse. En une phrase, les praticiens des services des urgences sont dépassés. Ils peinent à accomplir leur profession dans des conditions normales. Dans la wilaya de la capitale de l'Ouest, les services des urgences des différents hôpitaux et structures sanitaires éparpillées un peu partout, accueillent chaque jour une moyenne de 500 cas «urgents» et 300 cas légers. Le déficit en personnel médical entrave très souvent la bonne prise en charge des malades et surtout la gestion de ce service sensible. En expliquant la notion de «l'urgence», les praticiens précisent que les cas légers sont pris en charge au niveau local, dans les centres des soins de proximité. Plusieurs autres, notamment les cas jugés dans un état de santé grave, sont aussitôt transférés dans les hôpitaux. Or, tout le monde se dirige et même de très loin, directement vers les grands hôpitaux et le personnel ne peut pas renvoyer les malades. Partout, il arrive que le ton monte entre proches de patients excédés et médecins. «De tels incidents peuvent mettre en danger la vie aussi bien des patients que celle des praticiens déconcertés dans l'accomplissement de leur profession, noble. Un urgentiste du CHU Benzerdjeb, dit avoir peiné, à plusieurs reprises, quant à mener à bien sa mission en mettant sa blouse blanche lors de sa garde. «Une fois, j'ai dû fuir l'hôpital par une porte de service pour échapper à des hommes en colère venus me dicter la règle à observer en s'occupant exclusivement de leur proche», dira-t-il.