La rencontre d'hier se voulait comme un espace pour rapprocher les initiatives et les conceptions qui plaident pour une sortie de crise en optant pour une issue consensuelle, selon les dires de l'un des acteurs de cette rencontre, à savoir Lyes Merabet. Il faut rappeler que cette rencontre a rassemblé les représentants de la société civile à travers le mouvement associatif, les syndicats autonomes et les confédérations et aussi les partis politiques et les personnalités nationales. La rencontre d'hier a vu la présence presque de tous les protagonistes politiques et personnalités nationales qui se revendiquent de la plate-forme de Aïn Benian. Mais la surprise a été exprimée par la présence de certaines formations qui se reconnaissaient en tant que forces de l'alternative démocratique dont l'approche et la conception de sortie de crise est aux antipodes des partisans de la plate-forme de Aïn Benian et certaines organisations qui partagent sa démarche. Il s'agit du Front des forces socialistes, du Parti des travailleurs et du Rassemblement pour la culture et la démocratie. L'animateur et le modérateur de la rencontre, à savoir Lyes Merabet, a rappelé dans le sillage de cette rencontre que «la réunion des acteurs de la société civile, des partis politiques et de personnalités nationales se veut comme un moyen pour rapprocher et converger toutes les visions et les initiatives dans un cadre consensuel dans l'objectif d'asseoir les jalons d'une sortie de crise dans laquelle est plongé le pays», a souligné lors de l'inauguration de la réunion de concertation, le coordinateur de la confédération des syndicats algériens, Lyes Merabet. Merabet a insisté sur la nécessité de maintenir le contact et l'échange dans le but «de rassembler l'ensemble des initiateurs et aussi leurs initiatives et essayer de trouver un minimum commun en mesure d'apporter des solutions concrètes à l'impasse politique qui prévaut dans le pays», a-t-il souligné. Il faut signaler que la catégorie des étudiants et de jeunes n'était pas présente dans cette rencontre, l'argument avancé par certains acteurs de la société civile est «l'absence de structures représentatives de ces deux catégories », précise-t-on. La réunion a été caractérisée par des interventions des partis politiques qui ont abordé le volet qui fait l'actualité de la scène politique nationale, à savoir la démarche de l'Instance nationale de dialogue et de médiation et l'approche entamée dans la perspective de réunir les conditions pour aller vers une conférence nationale de dialogue inclusif. Dans ce sens, les avis divergent et les conceptions s'éloignent, c'est le cas de l'approche du FFS qui a souligné que «le peuple ne croit plus les promesses et le jeu théâtral des tenants du pouvoir en place», c'est aussi la réaction de Soufiane Djilali, président de Jil Jadid qui s'est interrogé à ce propos sur «l'importance d'un dialogue national alors que les mesures d'apaisement n'ont pas été encore mises en branle et les détenus du Hirak n'ont pas été libérés».Quant à Abdelkader Bengrina, le président du mouvement el Bina a réitéré son attachement au dialogue et à la démarche de l'instance nationale de dialogue et de médiation en soulignant que «nous soutenons le travail que mène l'Instance de dialogue et de médiation et nous avertissons ceux qui veulent entraver la démarche de cette instance. Les entraves risquent der plonger le pays dans une situation dangereuse », a-t-il rétorqué. Le président du FJD, Abdallah Djaballah et le président du MSP, Abderrezak Makri ont plaidé pour la plate-forme de Aïn Benian comme document susceptible d'apporter les réponses à la crise politique que traverse le pays, selon eux. Il faut dire que la rencontre de concertation des acteurs de la société civile, des partis politiques et des personnalités nationales est traversée par des approches hétérogènes et disparates qui font que les propositions ou la position qui sera entérinée ne fera pas le consensus recherché étant donné que les points de vue sont différents et les visions sont composites. Il reste toutefois à rappeler la présence surprise des formations des forces de l'alternative démocratique, représentées par le FFS, le RCD et PT aux côtés du représentant du FIS dissous, à savoir Kamel Guemazi et la cohorte des islamistes qui pullulaient dans la salle qui a vu le déroulement de la réunion de concertation des acteurs de la société civile. Il sera difficile pour les trois formations de justifier leur présence dans cette rencontre auprès de leurs camarades de la mouvance démocratique qui partagent avec eux le pacte de la convention démocratique.