L'enceinte de l'hôpital Med-Boudiaf a été choisie pour regrouper l'ensemble des praticiens de la santé de la wilaya pour une marche silencieuse en hommage au docteur psychiatre Omar Bouhadji tué par un de ses malades la semaine passée. Les médecins de la wilaya ont voulu par cette action rendre hommage à leur collègue mais aussi exprimer leur ras-le-bol. «Nous refusons de parler d'accident mais qualifions l'acte d'assassinat prémédité... C'est en refusant de délivrer un avis pour une carte de malade chronique que le docteur a payé de sa vie son intégrité...». Dans un communiqué lu lors de ce rassemblement, les médecins s'inquiètent, eux qui reçoivent des personnes dans des cabinets isolés et où aucune sécurité n'est garantie. Les médecins protestataires condamnent aussi la réaction des responsables qui n'ont même pas daigné rendre visite à la victime ou à sa famille. «Les praticiens et le docteur Bouhadji de son vivant ont toujours répondu présent aux sollicitations, personne n'est venu apporter son soutien moral à une famille désespérée...», nous dira un parent du défunt présent au rassemblement. Les médecins désignent aussi du doigt les services de police qui sont intervenus mais qui ne se sont pas donné la peine de fouiller le malade lors de son admission à l'hôpital où, rappelons-le, il aurait blessé un policier qui aurait tenté de le retenir. «L'objectif de notre action ne se veut point une réaction contre telle ou telle personne mais un moyen pour attirer l'attention des responsables sur cette flambée de violence qui prend chaque jour une ampleur de plus en plus grave. Est-ce que chaque médecin doit recruter un vigile et chaque enseignant un gendarme? Il est temps de réinvestir le terrain et de sévir durement contre les fautifs», pense un médecin. Signalons enfin que lors du rassemblement, la famille du médecin défunt Omar Bouhadji a assisté à l'hommage de ses confrères.