La guerre entre le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benelhadj, et le FLN, repart de plus belle. La polémique entre l'ONM et la direction du FLN ne cesse de s'amplifier. Le SG par intérim de l'ONM, qui a déjà appelé le ministère de l'Intérieur à dissoudre le parti du FLN, revient à la charge, en revendiquant «sa restitution au peuple et sa mise à l'abri des dérives et exploitation politique». Dans son message de vœux adressé au peuple algérien à l'occasion du 1er Moharram (Nouvel An de l'Hégire), Mohand Ouamar Benelhadj demande « de mettre le sigle du FLN dans la future Constitution, étant donné qu'il est la propriété et patrimoine historique de tous les Algériens».Il s'agit d'éviter « qu'il ne serve encore de tremplin ou qu'il soit encore utilisé par des individus comme couverture pour la dilapidation, le trucage des élections, la rapine et comme moyen pour bénéficier de la rente et parvenir à des objectifs inavoués». En outre, il a réitéré sa demande relative à la promulgation, par le Parlement algérien, d'une loi criminalisant la colonisation française en Algérie. Sans doute, la riposte de la direction nationale de l'ex-parti unique ne se fera pas attendre. Le controversé patron du FLN, Mohamed Djemaï, avait qualifié de «dérive dangereuse», l'appel lancé par le SG par intérim de l'ONM pour la suppression du sigle du FLN du nom du parti du Front de Libération nationale (PFLN). D'après le communiqué du FLN, Benelhadj sert des agendas cachés qui se croisent avec d'autres appels qui ont des prolongements à l'étranger, dans l'objectif de réaliser ce que le colonisateur français n'a pas pu faire...». Le 20 août dernier il a plaidé la mise au musée du sigle FLN. «Ce symbole n'a plus sa raison d'être aujourd'hui. Nous avons demandé plusieurs fois aux autorités de supprimer ce symbole. Nous réitérons cet appel aujourd'hui,», a déclaré Benelhadj à l'occasion de l'anniversaire du 20 Août 1956. Il a rappelé, à cet effet, que « la loi relative aux partis politiques, de 1990 ou de 2012, interdit l'utilisation des anciennes appellations des partis». Par ailleurs, il faut rappeler que depuis le début du Hirak, le 22 février dernier, des manifestants scandent sans cesse : «FLN dégage !». Tout comme pour le RND, Ugta… cette revendication est même antérieure au Hirak. L'autre vœu exprimé par Benelhadj est l'élection d'un nouveau président de la République «sans fraude et avec une majorité réelle». Enfin, il a souhaité que la nouvelle année hégirienne soit une année décisive pour la reconstruction de l'Etat algérien sur des bases modernes, avec une véritable séparation des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif». Pour rappel, le membre du comité central du FLN, Hocine Khaldoun, a suggéré à Benelhadj qu'«il devrait plutôt, s'atteler à ouvrir le lourd dossier des faux moudjahidine», avant d'ajouter que «le FLN historique est un patrimoine national qui appartient à tout le peuple algérien (…), mais que le parti du FLN est une formation politique qui a ses militants et sa direction».