L'armée israélienne et le Hezbollah ont échangé dimanche des tirs de missiles de part et d'autre de la frontière entre Israël et le Liban, dans un contexte de vives tensions ayant fait craindre une escalade, avant un retour au calme, du moins provisoirement. Le Hezbollah a affirmé dans l'après-midi avoir «détruit» un «véhicule militaire» de l'armée israélienne dans le secteur d'Avivim, dans le nord d'Israël, à proximité de la frontière. L'attaque a entraîné une riposte militaire israélienne dans le sud du Liban. L'armée israélienne a « reconnu » que des tirs de missiles antichars du Hezbollah avaient touché une ambulance militaire, sans toutefois faire de victime, contrairement à ce qu'avait affirmé la formation armée libanaise, a-t-elle tenu à« préciser ». Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a ensuite affirmé: «Nous réagirons en fonction des développements», assurant avoir donné l'ordre à l'armée de rester «prête à tous les scénarios». L'armée israélienne a demandé à la population, dans un périmètre de 4 km autour de la frontière libanaise, de rester chez elle et d'ouvrir les abris anti- bombes. Elle avait aussi bloqué l'accès à la frontière des médias. D'après une source proche du Hezbollah, ces tirs sont une «riposte» à une frappe israélienne ayant tué le 24 août deux membres du groupe en Syrie. L'unité ayant mené l'opération dimanche porte le nom de ces deux combattants. Selon Israël, la frappe en Syrie a été menée contre un village d'où, selon l'Etat hébreu, le Hezbollah et son allié iranien préparaient une attaque au «drone kamikaze» contre son territoire. L'armée israélienne a riposté dimanche aux tirs du Hezbollah en bombardant un secteur du sud du Liban, considéré comme «la source des frappes».»Nous avons riposté avec 100 obus et des tirs aériens», a affirmé Netanyahu. Israël a «visé les environs des localités de Maroun al-Ras, Aïtaroun et Yaroun avec plus de 40 roquettes à fragmentation ou incendiaires, provoquant des incendies» dans ces secteurs boisés, selon l'armée libanaise. Ces échanges de tirs interviennent sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah qui a aussi accusé, le 25 août, l'Etat hébreu d'avoir mené une attaque de drones sur son bastion de la banlieue sud de Beyrouth. Survenue quelques heures après celle en Syrie, elle avait été présentée par le chef du Hezbollah comme «le premier acte d'agression» d'Israël au Liban depuis la guerre dévastatrice de 2006 — confflit entre l'Etat hébreu et le mouvement chiite qui avait fait en 33 jours 1.200 morts côté libanais et 160 côté israélien. Le président libanais, Michel Aoun, avait parlé dimanche de «déclaration de guerre» israélienne contre son pays, tandis que le Premier ministre, Saad Hariri en appelait aux président français Emmanuel Macron et américain Donald Trump.»Nous sommes déterminés à empêcher nos ennemis de posséder des armes de destruction», a récemment déclaré Netanyahu, en campagne pour les législatives du 17 septembre, confirmant que les attaques de drone avaient pour but de tester le dispositif du Hezbollah capable, selon l'Etat hébreu, de transformer les roquettes en missiles. Preuve aussi que l'accalmie pourrait n'être que temporaire, car une source proche du Hezbollah a évoqué l'hypothèse d'une «deuxième riposte», en allusion à l'attaque aux drones portant des charges explosives par Israël contre la banlieue sud de Beyrouth. Emmanuel Macron s'est entretenu avec Netanyahu et le président iranien Hassan Rohani, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères, précisant que Paris est «en contact permanent avec tous les acteurs libanais» et appelle «chacun à prendre ses responsabilités en vue d'un retour rapide au calme». à Washington, on est «préoccupé par l'escalade des tensions», a pour sa part déclaré un responsable américain du département d'état.