Le président iranien, Hassan Rohani, s'est rendu hier à New York où il doit prendre la parole à la tribune de la 74e Assemblée générale des Nations unies devant laquelle il expliquera la position de Téhéran envers les dernières évolutions régionales et internationales, ont rapporté des médias. Selon le chef de cabinet du président Rohani pour les communications et l'information, Parviz Esmaeili, cité par l'agence Irna, le président prononcera un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, après quoi il compte tenir des entretiens avec plusieurs homologues des autres pays, en marge de la session. Il doit également rencontrer un groupe d'élites des médias à New York et d'experts en politique étrangère américaine, selon la même source, afin de leur exposer le point de vue iranien et de les informer des «souffrances infligées au peuple iranien par l'administration Trump». Il a ajouté que Rohani devait s'entretenir avec les médias internationaux et tiendra une conférence de presse à l'issue de sa mission. S'exprimant à la presse, juste avant son départ, le président Rohani a déclaré que sa délégation se rendait à l'ONU, malgré les réticences de l'administration américaine à leur délivrer des visas.»Pour nous, c'est essentiel de participer à l'Assemblée générale de l'ONU et de discuter à plusieurs niveaux», a-t-il précisé, ajoutant que «les Américains ne veulent pas laisser l'Iran participer, mais nous tenons à le faire». «Les actions cruelles qui ont été engagées contre la nation iranienne, ainsi que les problèmes compliqués auxquels notre région est confrontée, doivent être expliqués aux peuples et aux nations du monde», a-t-il dit. En mai 2018, les états-Unis se sont retirés unilatéralement de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, réimposant des sanctions économiques et en décrétant de nouvelles contre l'Iran dans le cadre d'une campagne de «pression maximale». Alors que la tension ne cesse de monter dans la région du Golfe, le président iranien a déclaré dimanche qu'il présenterait à l'ONU un plan de coopération régionale destiné à assurer la sécurité du Golfe, du détroit d'Ormuz et de la mer d'Oman. M. Rohani a invité les autres pays riverains du Golfe à joindre cette coalition «pour maintenir la sécurité régionale», dans un contexte de tensions qui ne cessent de croître dans cette région cruciale pour l'approvisionnement mondial de pétrole. La pression est montée d'un cran supplémentaire au lendemain d'une attaque aérienne le 14 septembre contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, que Washington et Ryadh ont, à des degrés différents, attribué à Téhéran, qui a réfuté ces accusations. Par ailleurs, l'Iran a libéré le pétrolier britannique Stena Impero, saisi au mois de juillet dans le détroit d'Ormuz pour «infractions maritimes», a rapporté dimanche l'agence de presse Tasnim. Le directeur général de l'Autorité maritime et portuaire de la province du Hormozgan, Allahmorad Afifipour, a confirmé la libération du navire britannique, et a indiqué que le pétrolier quitterait «bientôt» le port iranien de Bandar Abbas pour rejoindre les eaux internationales. Le tanker de 183 mètres, arraisonné le 19 juillet par les Gardiens de la Révolution, avait été conduit dans le port iranien de Bandar Abbas (sud). Les autorités iraniennes avaient accusé le navire d'avoir ignoré des appels de détresse et d'avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche. Cette saisie était intervenue quelques heures après l'annonce, par le tribunal de Gibraltar, de la prolongation de la saisie du Grace 1, pétrolier iranien arraisonné le 4 juillet par la police et les douanes de ce territoire britannique situé à l'extrême sud de l'Espagne. Après avoir été autorisé à repartir le 15 août, ce pétrolier renommé Adrian Darya 1 a quitté Gibraltar le 18. Le Stena Impero a été arraisonné avec un équipage de 23 personnes à bord. Sept d'entre elles ont été libérées le 4 septembre.