Les membres du conseil consultatif du MSP se sont réunis, hier, à l'hôtel Raïs sis dans la commune d'El-Marsa à l'est d'Alger pour trancher la décision de participer avec un candidat ou pas à la prochaine présidentielle, ou à défaut soutenir un candidat de consensus. Abderrahmane Saïdi, ancien président du majlis echoura (conseil consultatif) du MSP, et fervent défenseur de la stratégie d'entrisme a fait savoir, hier, qu'«en principe, la participation du MSP à la présidentielle du 12 décembre est acquise. Le conseil consultatif doit définir les modalités de cette participation, à savoir présenter un candidat ou s'allier avec un autre candidat». Toutefois, «dans sa configuration actuelle, la scène politique ne permet pas l'émergence d'un candidat de consensus entre le pouvoir et l'opposition», a-t-il estimé. De son côté, Naâmane Laouar, rival de Makri, a affirmé qu'«à l'issue de la première séance de la réunion à huis clos du débat, ayant enregistré plus de 150 interventions, le majlis echoura politique n'a pas encore tranché la question de la participation ou non à l'élection présidentielle…». Il faut noter que la quasi majorité des membres du conseil consultatif sont acquis à la ligne politique de Makri, sorti renforcé du septième congrès. Les travaux du conseil s'étaleront jusque tard dans la nuit de samedi à dimanche. De ce fait, le président du MSP, Abderrezak Makri annoncera la décision de sa formation, aujourd'hui, lors d'une conférence de presse qui sera tenue au siège du parti. Le parti du défunt cheikh Nahnah, a lancé une série de rencontres de consultation touchant les structures féminines et juvéniles, les cadres et les militants de base. Dans ce contexte, des rencontres sont organisées chaque vendredi et samedi avec les conseils de la choura du MSP des wilayas pour recueillir les propositions des militants sur le terrain en prélude du conseil national de la Choura qui statuera sur la participation ou non à la présidentielle. Apparemment, le souhait de Makri de voir apparaître un consensus sur une personnalité entre le pouvoir et l'opposition avant la prochaine élection présidentielle n'est pas exaucé. Pour Makri « l'Algérie nécessite un consensus entre le pouvoir et l'opposition pour sortir de la situation de crise». L'ex-Hamas ne semble pas s'encombrer des garanties pour la tenue d'une élection transparente. Même s'il considère que «l'amendement partiel du code électoral et la mise en place de l'Instance indépendante des élections de manière unilatérale ont porté préjudice à leur crédibilité», Makri n'écarte pas de prendre part à cette course électorale. Saïdi a indiqué, hier, que «sa formation a participé aux élections dans des conditions moins propices que celle d'aujourd'hui». Le MSP, qui a décliné l'invitation au dialogue de Mohamed Charfi, est l'un des partenaires principaux dans l'élaboration de la plate-forme de Ain Beniane. Cette plate-forme plaide notamment pour le rétablissement de la confiance et la mise en place d'un climat propice à l'élection. Par ailleurs, en plus du RND et du FLN qui s'apprêtent à entrer en scène, les partis islamistes comme le MSP sont tentés de participer à cette élection. Pour rappel, le MSP avait désigné le 25 janvier dernier Abderrezak Makri comme candidat à l'élection du 18 avril 2019. La décision de participer à la prochaine présidentielle avait été votée à l'unanimité par les membres du conseil consultatif. Abderrezak Makri avait appelé, juste après la convocation du corps électoral, les structures du MSP à se préparer pour recueillir les parrainages nécessaires pour déposer son dossier de candidature au niveau du Conseil constitutionnel. Ce mouvement a proposé aux partis de l'opposition l'idée du candidat du consensus, restée «sans réponse», ce qui a amené le mouvement à choisir son propre candidat à la prochaine présidentielle.