Cette question sera tranchée par le majlis echoura qui se réunira après l'annonce des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. Le pouvoir en place semble vouloir réactiver la coalition présidentielle d'avant 2012, l'année qui a vu les islamistes modérés se retirer de cette alliance. A peine les résultats des législative proclamés par le Conseil constitutionnel, des tractations sont entamées pour associer d'autres partis au gouvernement à l'instar du MSP. En effet, sur décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a rencontré hier à Alger, le président du MSP, Abderezzak Makri pour lui faire part de l'offre du chef de l' Etat, qui souhaite voir sa formation s'intégrer dans le prochain gouvernement». L'alliance islamiste MSP, a été officiellement sollicitée pour prendre part au prochain gouvernement. Abderrezak Makri, président du Mouvement, a écrit hier sur le site officiel de son mouvement: «Je vient de sortir d'une rencontre avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui m'a transmis l'offre du président Bouteflika.» «Cette rencontre a été précédée par un message rapporté, il y de cela deux jours, par un émissaire dépêché auprès du président du MSP», est-il noté. Selon le chef du MSP, c'est Bouteflika en personne «qui a confié à Sellal la mission de contacter le MSP». La réponse à cette offre présidentielle sera donnée par le conseil consultatif, instance suprême du parti entre les deux congrès, qui se réunira après la proclamation définitive des résultats par le conseil consultatif. Cette offre conforte le groupe de l'ex-président du MSP, Bouguerra Soltani et l'ancien président du majlis echoura, Abderrahmane Saïdi, lesquels n'ont jamais digéré le divorce de leur parti avec le gouvernement. Toutes les propositions faites par Soltani sont rejetées par la majorité du conseil consultatif. Ce dernier réclame la constitution d'un gouvernement élargi. «Je n'aurais pas fait sortir le mouvement du gouvernement, ni coupé les liens avec le FLN et le RND au sein de l'alliance présidentielle, ni même quitté mon poste de ministre d'Etat. Le MSP a échoué dans son projet de fédérer l'opposition», a écrit Bouguerra Soltani sur sa page Facebook. Ses propos exaspèrent les cadres du parti, particulièrement Abderrezak Makri qui ne veut pas aller jusqu'à l'exclure du parti. «Soltani ne pèse rien au sein du conseil consultatif. Nous avons tenu huit conseils consultatifs et à chaque fois ses propositions ont été rejetées», indique Makri. D'autre part, la majorité du majlis echoura, soit près de 80% d'entre eux, a toujours plébiscité les initiatives de Abderezzak Makri, représentant l'aile radicale du parti. De l'avis de Makri, «il n'est pas question d'intégrer le gouvernement d'autant plus qu'une fraude organisée, violente et généralisée a caractérisé le scrutin des législatives». La place du MSP est dans l'opposition, notamment aux côtés de ses partenaires à la Cltd. Le dernier mot revient au conseil consultatif (madjlis echoura). Le MSP, qui s'estime avoir été lésé lors des législatives du 4 mai, a introduit plusieurs recours auprès du conseil consultatif. Dans ce contexte, la base militante du parti en colère a proposé à la direction nationale du parti de ne pas siéger à l' APN. Le président du MSP a justifié son refus par l'absence de conditions de participation fixées par le dernier congrès du parti. L'Alliance dirigée par le MSP a obtenu 33 sièges au Parlement. Makri avait crié à la fraude au lendemain de la proclamation des résultats. Les recours du parti n'ont pas été acceptés par le Conseil constitutionnel. Au lendemain des législatives où les deux appareils du pouvoir conservent la majorité absolue.