Après l'annonce du verdict dans le procès de Souaïdia, l'Algérie s'apprête à demander l'extradition. Dans l'arrêt rendu par la cour de Bouira, il est clairement mentionné que l'intéressé doit être arrêté à sa première apparition. Avant l'exécution de cet ordre d'amener, les autorités nationales s'attèlent déjà à repérer le criminel qui a séjourné en France avant de prendre la clé des champs surtout que sa tentative de discréditer les forces de sécurité avait foiré. Bénéficiant de l'appui des groupes occultes, ennemis de l'Algérie dont il a essayé de ternir l'image, l'auteur de La sale guerre, aurait, selon une information, quitté la France. L'Angleterre semble, selon notre information, être le pays d'accueil surtout qu'aucune convention relative aux extraditions n'existe entre l'Algérie et ce pays longtemps terre d'asile à la mouvance terroriste du monde. Les attentats de septembre et ceux de Londres et le revirement du gouvernement de Tony Blair, dans le traitement du dossier de lutte contre le terrorisme, laissent penser que le criminel finira par être arrêté et remis aux autorités algériennes. Une autre source pense que Souaïdia aurait regagné l'Irak où il entraîne des kamikazes. La demande d'extradition sera précédée d'un mandat d'arrêt international surtout que les faits reprochés au criminel relèvent d'actes terroristes. Ainsi, lors de son procès, plusieurs victimes ont témoigné à charge contre ce militaire connu sous le pseudonyme de «Ringo», qui a, pendant des années, abusé de son autorité pour semer la terreur. Les faits de l'affaire jugée dimanche par la cour présidée par Mme Naït Kaci, la présidente de la cour, remontent au 22 juillet 1994 quand une patrouille militaire de l'unité spéciale stationnée au lieudit «Radar de Lakhdaria», commandée par Souaïdia, a arrêté, au village Zbarboura, des membres des familles Medjahed et Allouache. Quelques heures après, certains membres seront relâchés alors que d'autres disparaîtront à jamais. Le 7 mars 2001, la chaîne française TF1, élabore un reportage sur les lieux et c'est là que la famille Medjahed reconnaîtra sur la photo du livre La sale guerre l'auteur du rapt en l'occurrence Souaïdia Lahbib. Une enquête est demandée alors par le parquet suite à de nouveaux faits révélés par la chaîne. Les témoignages, lors de l'audience du 22 janvier, sont formels: Souaïdia, en sa qualité de chef de l'unité stationnée au Radar de Lakhdaria, a semé la terreur. L'épouse d'un disparu, Medjahed Omar, est catégorique, son fils et son mari ont été enlevés par Souaïdia. Lors du procès, l'ex-gardien du parc communal de Lakhdaria témoignera sur un acte de vol commis par «Ringo» appelé aussi «Pitchou», à cause de sa petite taille. Abusant de sa fonction, le militaire désossait des voitures mises en fourrière et en revendait les pièces. C'est en touchant à la voiture d'un militaire, une Honda, qu'il sera arrêté et traduit devant le tribunal militaire de Blida. C'est dans cette prison qu'il tissera la trame de son fameux livre. A voir l'attention accordée à ce dossier, il est certain que le gouvernement algérien ne saurait tarder à mettre la machine en route.