Le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a salué, mardi, une proposition de l'Arabie saoudite d'organiser des pourparlers afin de résoudre des problèmes communs, a rapporté l'agence de presse iranienne Tasnim. «Nous nous félicitons que Mohammed ben Salmane (le prince héritier saoudien) a déclaré qu'il souhaitait résoudre les problèmes par des pourparlers avec Téhéran», a déclaré M. Larijani, ajoutant que tout dialogue entre l'Iran et l'Arabie saoudite est susceptible de contribuer à résoudre de nombreux problèmes de sécurité et politiques dans la région. Dimanche, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, aurait déclaré qu'il préférerait une solution politique et pacifique à une solution militaire pour régler ses différends avec l'Iran. Lundi, Ali Rabiee, porte-parole du gouvernement iranien, a confirmé que les dirigeants saoudiens avaient envoyé des messages au président iranien, Hassan Rohani, par l'intermédiaire du chef d'un Etat tiers, afin qu'ils mènent des négociations sur des problèmes communs. Dans le même temps, le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé, lundi, que l'Iran était ouvert à un dialogue avec l'Arabie saoudite afin de régler des problèmes communs et à des discussions avec les Etats de la région afin de constituer une coalition pour la sécurité de la région. Les tensions entre les deux pays sont montées particulièrement depuis le 14 septembre, après que deux grandes installations pétrolières saoudiennes ont fait objets d'attaques. Dans son intervention devant la 74è Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies, le président Hassan Rohani avait clairement signifié à l'Arabie saoudite que la sécurité dans la région du Golfe arabo-persique ne peut être achetée mais qu'elle résulte d'un dialogue commun sur les questions politiques qui génèrent la crise. Lui emboîtant le pas, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zariv a, lui, estimé que la solution à la crise actuelle se trouve au Yémen, invitant les Saoudiens à cesser leur guerre dans ce pays. S'agissant des Etats-Unis, Téhéran reste «ouvert» à la négociation après l'échec d'une tentative française visant à rapprocher Américains et Iraniens en marge de l'assemblée générale de l'ONU à New York, a déclaré, hier, le président iranien Hassan Rohani. L'Iran était prêt à «avoir une négociation fructueuse», a-t-il dit sur les 48 heures d'efforts diplomatiques déployés à New York, les 23 et 24 septembre, par son homologue français Emmanuel Macron. «De mon point de vue, le chemin (du dialogue) reste ouvert», a déclaré M. Rohani en conseil des ministres.»Je voudrais remercier le président français. Il a fait de son mieux pendant ces 48 heures, et en particulier pendant (les) 24 (dernières) heures» de son séjour à New York, a ajouté M. Rohani, dans cette allocution retransmise par la télévision d'Etat. La France, a dit le président iranien, avait préparé un plan «qui aurait pu être acceptable, d'une certaine façon», et «si quelqu'un a empêché (les efforts français) d'aboutir, c'est la Maison -Blanche et personne d'autre». En plein «pic (...) des négociations diplomatiques, le président américain, par deux fois» en 24 heures «a clairement annoncé que (les Etats-Unis voulaient) intensifier les sanctions contre l'Iran», a dit M. Rohani. «J'ai dit à nos amis Européens: c'est bien, mais que devons-nous croire? Devons-nous croire ce que vous dites, à savoir que l'Amérique est prête (à lever les sanctions) ou ce que dit le président des Etats-Unis?», a encore déclaré le président iranien, jugeant en substance que la confiance manquait pour permettre une rencontre.