S'agissant de l'article 87 bis, concernant le Snmg, Sidi Saïd a exprimé son «optimisme» quant à la solution idoine que trouvera la tripartite. «La tripartite se tiendra dans les plus brefs délais », a affirmé, hier le patron de l'Ugta, en marge de la cérémonie marquant l'assassinat de son prédécesseur, Abdelhak Benhamouda. La déclaration de Abdelmadjid Sidi Saïd, qui intervient une semaine seulement après l'exclusion par le chef de l'Exécutif de toute augmentation salariale, qu'il avait dès lors qualifiée d' «illégitime», sonne comme un défi pour celui qui entend tenir un engagement «capital» vis-à-vis des travailleurs. A quelques semaines de son prochain congrès, l'organisation syndicale se voit ainsi affaiblie face à une base de plus en plus revendicative sur la question des salaires, justement. Sidi Saïd est on ne peut plus formel : les groupes de travail institués par la dernière tripartite «avancent» sereinement dans l'étude des dossiers dont ils ont la charge. Ces dossiers, rappelons-le, sont relatifs à la révision de l'article 87 bis de la loi 90-10 relative au Snmg, à la préparation du pacte économique et social, à l'élaboration du projet de code du travail et à l'article 18 portant statut général de la fonction publique. L'air confiant, Sidi Saïd s'est dit convaincu que la prochaine tripartite «augure de bonnes perspectives», souhaitant, au passage, qu'elle «aboutisse à des résultats positifs sur les différents dossiers». «Certains dossiers n'ont pas encore été finalisés, des aspects techniques sont toujours à l'étude au sein des groupes», a dit en outre le secrétaire général de l'Ugta. Concernant l'article 18 portant statut général de la fonction publique, M.Sidi Saïd a indiqué que l'Ugta et le gouvernement ont «trouvé un ancrage» et qu'ils sont «tombés d'accord sur une nouvelle formule». Il a, dans ce sens, exhorté la partie gouvernementale à «enclencher le processus institutionnel pour que ce texte soit adopté et mis en vigueur le plus tôt possible». Pour l'Ugta, l'importance de ce statut réside dans le fait qu'il va «gérer les statuts particuliers relevant de toutes les institutions de la fonction publique parce qu'il y va de la stabilité de l'ensemble des fonctionnaires». S'agissant de la question relative à l'article 87 bis, concernant le Salaire national minimum garanti (Snmg), Sidi Saïd a exprimé son «optimisme» Il a, par ailleurs, annoncé que le texte du code du travail «n'est pas encore finalisé». Au moment, donc, où le pouvoir d'achat des travailleurs est en perpétuelle dégradation, le secrétaire général de l'Ugta compte peser de tout son poids, lors de la prochaine tripartite. D'autant plus que c'est là la dernière escale avant le prochain congrès, prévu, d'après des sources sûres, au mois de mai, et qui s'annonce d'ores et déjà très serré. La polémique alimentée par médias interposés entre Salah Djenouhat et son patron, est l'un des signes avant-coureurs de la compétition qui s'annonce très rude entre les deux hommes forts de l'Ugta. Le dossier des salaires constituera le principal écueil de la prochaine tripartite, au vu des positions de l'Exécutif et de la Centrale syndicale. La déclaration de Ahmed Ouyahia n'est donc pas, sans jeter un froid dans les relations pouvoir-syndicat au moment où tout le monde semble d'accord pour la conclusion du fameux pacte social, qui s'en trouve, de fait, compromis. Il est à noter que Ahmed Ouyahia qui s'exprimait, en marge de la clôture de la session du Sénat, a invité les syndicalistes à relire les décisions prises lors d'un conseil des ministres de 2004 où il était question d'écarter toute augmentation des salaires. Il a aussi déclaré que «l'augmentation des salaires obéit aux normes du modèle mondial, à savoir la croissance, l'inflation et la rentabilité», ajoutant qu'on ne peut, à l'heure actuelle, «s'aventurer» à utiliser les recettes d'hydrocarbures.