Selon Abdelkader Malki, cadre de l'UGTA, “il y a une volonté politique du président de la République et du Chef du gouvernement d'augmenter les salaires dans le cadre de la tripartite”. Abdelkader Malki, secrétaire national chargé de la communication de l'UGTA, met fin aux supputations. “Ni le président de la République ni le Chef du gouvernement ne sont contre une augmentation des salaires dans le cadre de la tripartite” qui aura probablement lieu en septembre prochain. Le responsable syndical rencontré, hier, en marge des travaux de la conférence nationale du Syndicat national d'entreprise des chemins de fer algériens qui se tient à hôtel Riadh de Sidi-Fredj, semble ne nourrir aucun doute sur l'issue de la prochaine rencontre gouvernement, UGTA et patronat. “Nous sommes confiants”, dira-t-il, avant de révéler que la Commission exécutive nationale (CEN) se tiendra les 24 et 25 mai prochains. L'ordre du jour de cette CEN est d'ores et déjà défini. La question de l'augmentation des salaires, le statut général de la Fonction publique et le code du travail, ainsi que le pacte économique et social seront autant de dossiers que la centrale aura à éplucher avant l'important rendez-vous de septembre. Mais avant cela, affirmera M. Malki, l'UGTA a fixé rendez-vous avec les patrons qui ne cessent, depuis quelque temps, de réitérer leur disponibilité à la suivre sur la question des salaires. L'organisation de Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui s'apprête, en effet, à vivre un été très chargé, a demandé aux fédérations de remettre leurs travaux avant la fin du mois de juillet. Mais elle attend surtout les conclusions des deux groupes de travail, l'un installé à la Chefferie du gouvernement, l'autre à la Fonction publique, sur le fameux article 87 bis de la loi 90.11 qui inclut, faut-il le rappeler, le volet des indemnités et des primes dans le salaire minimum garanti (SNMG) et qui a rendu insignifiantes les dernières augmentations qu'elle a négociées. C'est pour cette raison, explique Abdelkader Malki, que l'UGTA continue à revendiquer l'abrogation de cette disposition qui demeure l'un des plus importants points de divergence avec le gouvernement. L'Exécutif nourrit, en effet, de réelles inquiétudes quant aux incidences d'une telle décision sur le Trésor et le secteur économique. L'abrogation de l'article 87 bis coûterait, selon lui, en cas d'augmentation des salaires, 500 milliards de dinars à la Fonction publique et 40 milliards de dinars aux entreprises nationales. Mais faut-il, en effet, rester figé par ces soucis de trésorerie ? Abdelkader Malki estime qu'une solution doit être trouvée. L'UGTA, affirmera-t-il, milite pour l'amélioration du pouvoir d'achat qui est à même de permettre aux travailleurs d'élever, un tant soit peu, leur niveau de vie. “La classe moyenne est constamment tirée vers le bas”, soulignera encore, le responsable syndical avant d'annoncer que le UGTA fait valoir une étude qui consiste à dire que pour qu'un couple algérien avec trois enfants puisse subvenir à ses besoins fondamentaux, il lui faut un revenu minimum de 24 000 dinars. La centrale va-t-elle être entendue ? Abdelkader Malki affirme : “Nous sommes confiants, il y a une volonté politique du président de la République et du Chef du gouvernement d'augmenter les salaires dans le cadre de la tripartite.” L'UGTA fonde, en fait, son espoir sur la nouvelle mouture du statut général de la Fonction publique qui pourrait, selon certaines indiscrétions, faire l'objet d'une ordonnance présidentielle. Mais sur cette question précise, notre interlocuteur se contente de dire que “ce sont là les prérogatives du président de la République”. Revenant sur un autre point, et non des moindres, inscrit au menu de la commission exécutive nationale, notre source, qui évoquera le dossier lié au nouveau code de travail, dira qu'à l'avenir, l'augmentation des salaires dans le secteur économique sera tributaire de la productivité. Les entreprises, selon les règles de l'économie de marché, auront toute la latitude de pratiquer la politique salariale en rapport avec leurs capacités. De même que la nouvelle mouture du statut général de la Fonction publique résoudra la question du statut particulier. Saïd Rabia