Le ministère de l'Education nationale se désengage de cette question en précisant qu'elle relève du gouvernement. Le ministre de l'Education nationale, M.Boubakeur Benbouzid, a laissé entendre hier, que son département n'est pas en mesure de satisfaire la revendication des enseignants quant à l'augmentation des salaires. «Lorsque l'eau est disponible le Tayamoume n'a pas droit de cité», a-t-il déclaré en réponse à une question relative à la grève des enseignants, faite en marge du séminaire sur la formation des secrétaires généraux de l'éducation, dans le cadre du programme Meda II. Ce dernier a été tenu à l'hôtel Riad de Sidi Fredj. Par cette phrase, M.Benbouzid a voulu faire allusion à la dernière déclaration du chef du gouvernement. M.Ouyahia a déclaré, faut-il le rappeler, en marge de la clôture de la session du Sénat, qu'il n'est pas question d'augmentation des salaires, du moins dans l'immédiat. Pire, le chef de l'Exécutif est allé qualifier toute augmentation des salaires d'«illégitime». Pour leur part, les enseignants du secondaire ne compte pas baisser les bras pour autant. D'ailleurs, après la réussite du débrayage qui a eu lieu les 15 et 16 janvier derniers, la coordination intersyndicale compte relancer la protestation en appelant à une grève nationale pour les 19, 20 et 21 février prochain. Un préavis de grève sera déposé le 6 février. La coordination syndicale réaffirme notamment son attachement à la plate-forme de revendications, dont l'augmentation des salaires de tous les travailleurs du secteur de l'éducation, la promulgation du statut, la retraite totale à 100% et la garantie du libre exercice de l'activité et du droit de grève. Réagissant aux dernières déclarations des pouvoirs publics, elle considère que la revalorisation salariale est légitime arguant du fait de la “dangereuse dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs de l'éducation au moment où les caisses de l'Etat sont pleines”. S'agissant du séminaire, le ministre a annoncé que dorénavant, ce sont les secrétaires généraux des directions de l'éducation qui prendront en charge la gestion administrative et financière des établissements scolaires. «Le cadre de la gestion administrative et financière de nos établissements scolaires est dépassé. Nous ne pouvons rester indifférents devant cette situation». Cette mission était destinée, auparavant, aux directeurs de l'éducation qui auront, à l'avenir, à s'occuper seulement du volet pédagogique. «Nous n'accepterons plus l'échec pédagogique. Nous exigeons la rentabilité et l'efficacité», lancera M.Benbouzid. Les secrétaires généraux sont appelés donc, à coordonner les activités des chefs de service en étroite collaboration avec les directeurs de l'éducation. Le lancement de la première phase de la formation des secrétaires généraux, a principalement pour finalité la précision des attributions du poste de secrétaire général et des compétences indispensables à l'exercice de ses fonctions. Ce programme de formation s'adresse à 40 secrétaires généraux des directions de l'éducation impliqués au niveau de la gestion, de la planification, de l'évaluation et de l'amélioration du système de l'éducation. L'opération pilote concernera 10 wilayas du pays. Cette initiative, a tenu à préciser le ministre, entre dans le cadre de la réforme du système éducatif. Notons que le programme Meda II a consacré, pour notre pays, une enveloppe de 19 millions d'euros pour mener la réforme du système éducatif.