La remise du prix Nobel 2018 et 2019 respectivement à la polonaise Olga Tokarczuk et l'Autrichien Peter Handke nous fait penser à deux grands écrivains algériens dont les noms ont été murmurés pour le Nobel : Mohamed Dib et Assia Djebar. Si le premier, auteur d'une œuvre qui a fasciné Aragon qui a consacré deux pages à la Grande maison dans la si renommée revue Les Lettres françaises, aurait mérité le prix pour son humanisme et son engagement pour la libération de son peuple, il faut reconnaître que peu de monde donnait du crédit à cette rumeur. En revanche, Assia Djebar a été souvent donnée comme favorite. Mais jamais retenue. Certains spécialistes ont donné comme raison le manque d'universalité de son œuvre, confinée au Bassin méditerranéen. Pourtant, la canadienne Alice Munro, prix Nobel de littérature en 2013 a écrit essentiellement sur la vie dans les campagnes de son Ontario natal. Deux poids, deux mesures ? Pas certain. Il faut simplement se dire que la littérature n'est pas une science avec ses lois et ses principes, c'est un art et comme tous les arts éminemment subjectif. Ce qui est beau pour l'un, peut être moins beau pour l'autre. Après tout, la grande Virginia Woolf, considérée comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle est morte sans avoir obtenue le Nobel.