La France est toujours à la 24ème édition du Salon international du livre d'Alger. Cette année encore elle ne déroge pas à la règle. Comme le souligne Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie : «La France a convié pour cette année prés de vingt grands noms du monde du livre et de la culture à venir présenter leurs ouvrages, les partager avec le public algérien et débattre autour des thématiques abordées dans leur œuvre.» et d'ajouter : «De nombreux auteurs et professionnels reconnus, français comme algériens seront donc présentés dans divers lieux, sur le stand France bien entendu, mais également à l'Esaa où à l'Institut français, avec cette année pour la première fois le titulaire du choix Goncourt 2018 de l'Algérie.» Et de préciser : «Le Bureau du Livre de l'Institut français d'Algérie œuvre tout au long de l'année pour soutenir la littérature algérienne, la promouvoir et travailler aux côtés des auteurs, mais aussi des éditeurs et des libraires. (…). Ce salon nous donnera aussi l'occasion de vous présenter, comme chaque année, l'action de l'Institut français d'Algérie, son offre culturelle riche et variée, sa médiathèque, et ses cours de français. Une bonne place sera réservée aux activités pour la jeunesse sous la forme de lectures et d'ateliers ludiques. » Un programme riche Aussi, c'est l'écrivain franco-sénégalais David Diop qui ouvrira les activités de l'IFA au Sila, jeudi 31 octobre. Ce dernier est le récipiendaire du prix Goncourt des lycées, mais aussi du prix Goncourt Choix de l'Algérie, dont il est le premier lauréat, en mars 2019, et ce, pour son second roman, Frère d'âme, paru en 2018. Suivra après jeudi encore, une rencontre avec le chercheur au Cnrs Tristan Leperlier, auteur de nombreux articles, ainsi que de l'ouvrage Algérie, les écrivains dans la décennie noire (Cnrs ed 2018). Au programme de la France au Sila figure également la Rencontre avec Patrick Poivre d'Arvor à l'Auditorium de l'Esaa le samedi à partir de 18h. PPDA y présentera son dernier roman «La vengeance du loup» paru aux Editions Grasset. Cette rencontre littéraire est ouverte au grand public. La présentation de l'œuvre de Patrick Poivre d'Arvor sera suivie d'un débat avec le public, puis d'une vente-dédicace de son livre. Parmi les autres auteurs attendus, on peut citer également Kaouther Adimi qui, aux dernières nouvelles, ne viendra pas le dimanche 3 novembre pour présenter son dernier roman Les Petits de décembre, nominé pour le prix Renaudot 2019. Une table ronde intitulée «Traduire c'est s'ouvrir ?» se tiendra le mardi 5 novembre. Pour en parler, Salah Badis, traducteur vers l'arabe de Congo (Eric Vuillard-Barzakh, 2012) et Guy Dugas, directeur éditorial ayant publié la traduction vers l'arabe de Frère d'âme (David Diop-El kalima/Dar El Farabi, 2018). Ces derniers tenteront d'explorer, lors de cette table ronde, le camp des possibles que la traduction est en mesure d'ouvrir. A noter que le Prix de la nouvelle fantastique ayant pour thème cette année «Les grands jours» aura lieu le jeudi 7 novembre à 15h. Il a comme marraine cette année Hadjer Bali. D'autres rencontres auront lieu avec, notamment l'écrivain Habib Tengour, le chanteur auteur-compositeur et interprète français Cali, Hoda Barakat, auteure libanaise ou encore Pierre Buhler, ambassadeur, président de l'Institut français, auteur de plusieurs ouvrages, qui viendra animer une conférence le samedi 9 novembre à l'IfA, autour de «la politique française de coopération culturelle». David Diop notre frère sénégalais Premier invité du stand Ifa est l'écrivain franco-sénégalais David Diop donc. Ce dernier évoquera son rapport à la langue française et le rythme de l'écriture, mais aussi ses intentions en ayant écrit son livre «Frère d'âme». Il confie au micro de Nourredine Azzouz : «Le temps de mon roman est introspectif. Je situe l'action dans l'enfance du personnage en Afrique. Ce n'est pas une Afrique idéalisée, mais une Afrique où le personnage construit sa faille. Là il fallait construire un personnage non pas réaliste, mais presque mythique. Son père est un paysan enraciné comme un baobab et sa mère, une nomade. Il est déstabilisé et fragilisé par le départ de sa mère. Il est comme orphelin de mère. J'ai voulu montrer comment finalement cette faille s'est agrandie en Europe. Je voulais faire un personnage fragile au fond. Même si sa famille biologique est toujours là, il est avec son plus que frère qui a voulu aller à la guerre. J'ai voulu montrer qu'il était son plus que frère car c'était le frère qu'il s'était choisi en compensation de celui qu'il avait perdu avec sa mère qui s'était évaporée.(…) la période de l'Afrique n'est pas idéalisée». Evoquant l'intérêt de la traduction, David Diop estimera que «c'est une recréation d'un horizon culturel... Je n'en suis pas contre. C'est merveilleux.» Et d'indiquer un peu loin, un proverbe populaire traduit en français. Tant qu'il n'est pas mort, l'homme n'en finit pas d'être créé.»