Des villageois réfléchissent au moyen d'organiser un genre de protection: guet, comité de surveillance et autres. Les villages de la Kabylie semblent subir depuis quelque temps des agressions d'un nouveau genre. Des aigrefins et monte-en- l'air s'attaquent aux habitations isolées et dépouillent leurs victimes de tous leurs avoirs : argent et bijoux. C'est pratiquement par bandes que ces voleurs opèrent souvent. Ils sont, semble-il, armés d'armes blanches et s'attaquent ainsi aux maisons repérées par des complices qui, certainement, habitent le village ou les environs des habitations ciblées. Le fait est assez inquiétant et aujourd'hui, des villageois réfléchissent au moyen d'organiser un genre de protection: guet, comité de surveillance et autres. L'on raconte que ces voleurs, après avoir bien étudié l'endroit et repéré la ou les maisons cibles, reviennent de nuit équipés d'armes blanches et s'attaquent généralement aux vieux couples habitant des maisons situées en dehors des villages ou encore mieux, celles isolées. C'est le cas de Betrouna, ce village situé à quelques km au sud de la ville de Tizi Ouzou où, récemment encore, un couple de vieux a été visité, et sous la menace d'armes, sommé de remettre ses avoirs aux bandits. L'exemple de Betrouna n'est pas unique hélas! On nous rapporte que désormais, et dans beaucoup de villages, c'est pratiquement la règle. Vols par effraction, vols avec arme et aussi vol de véhicules, entre autres méfaits. Les villageois ne savent plus quoi faire pour assurer leur propre sécurité ou alors attendre « gentiment » que l'on débarrasse les villages de cette peur qui envahit tout un chacun. Il est vrai que, mis à part les militaires chargés de lutter contre le terrorisme et ses séquelles, les villages restent sans autre sécurité, les commissariats de police et autres postes récemment mis en place, font leur travail, mais il reste encore beaucoup d'endroits qui, à ce jour, ne possèdent pas de postes de police, c'est le cas des Ouacifs, de Maâtkas et aussi de Beni Zmenzer. La Sûreté de wilaya envisage d'ouvrir des postes de police en ces endroits durant l'année en cours. Il reste que les citoyens disent haut et fort que la situation commence à être intolérable et que les pouvoirs publics se doivent d'assurer la sécurité des citoyens. Ainsi, M'hamed, un villageois des environs de Maâtkas, dira: «Il est clair que la sécurité de tous appartient à la force publique et les citoyens n'ont pas à assurer eux-mêmes le travail de police car cela peut se révéler dangereux avec d'éventuels dérapages!». La police, quant à elle, fait tout pour rassurer les citoyens avec les rondes de la Bmpj et l'implantation des sûretés de daïra à travers toutes les régions de la Kabylie, mais il faut dire qu'avec son relief, et aussi la multiplication des hameaux et villages, la région reste assez difficile. Alors, les uns et les autres se demandent: «Où est la solution?».