Les terroristes ne sont pas aussi nombreux qu'on le pense, bien au contraire, mais ils se divisent en sérias, soit des petits groupes. La Kabylie, cette région au relief assez particulier, est sur le devant de la scène nationale, depuis un certain temps, avec le action terroristes enregistrées et les opérations de ratissage qui s'ensuivent. Des régions entières sont projetées au-devant de l'actualité, comme récemment Yakouren et souvent Sidi Ali Bounab ou encore les autres massifs forestiers, comme seule la Kabylie en compte. Une Kabylie blessée, meurtrie, mais toujours digne et belle. Ses populations ayant, dans leur grande majorité, opté pour les rives démocratiques et ne se reconnaissent, fort heureusement, pas dans le projet intégriste. Mais last but not last, cela est une autre paire de manche. Les poches de la «terreur» Si Yakouren a «ravi», à son corps défendant, la première place à la une de la presse avec l'attaque, fort heureusement, repoussée de la brigade de gendarmerie et du poste de la garde communale, c'est surtout le fait que cette attaque a déclenché le feu et les foudres sur les maquis terroristes qui se sont essayés à faire de ce massif forestier une zone de repli et de refuge. Les forces de l'ordre ont finalement, décidé de nettoyer ce massif et le ratissage déclenché, la nuit même de l'attaque, se poursuit toujours dans le but de neutraliser ces quelques desperados qui essaient de se maintenir dans le coin en se réfugiant, selon des sources, au plus profond de la forêt de l'Akfadou, mitoyenne de celle de Yakouren. Les forces spéciales ont réussi, non seulement à éliminer le groupe, mais semble-t-il, à faire aussi des prisonniers. Depuis, la région de Yakouren semble plus calme et les passages des groupes, auparavant signalés dans cette région, semblent se faire des plus rares. Par ailleurs, et dans les massifs forestiers de Boumahni, qui s'étendent de Aïn Zaouia, Draâ El Mizan à Aït Yahia Moussa, une région relativement proche du massif de Sidi Ali Bounab, des passages de groupes armés, notamment ceux infestant la région, allant de Draâ El Mizan aux Ouadhias en passant par Aïn Zaouia, sont souvent signalés par les citoyens et de nombreux actes terroristes. Les faux barrages et les incursions terroristes s'étaient multipliés, et il a fallu attendre ces dernières années avec l'installation de postes de l'ANP en certains endroits, pour voir ces actions jugulées. Mais, à ce jour, l'on signale que des gens issus, pourtant, de villages bien kabyles, semble-t-il proches des terroristes, se signalent en imposant ou en essayant d'imposer des points de vue étrangers à la culture et aux us de cette région. Ces «islamistes» d'un nouveau genre, opèrent pratiquement au nom des maquis et, affirment certains, commencent même à lever l'impôt. La région de Bounouh souffre ce martyre. Ses commerçants seraient ainsi pressurisés et des citoyens disent que certains de ces «phénomènes» semblent pousser la plaisanterie jusqu'à dicter à la population leur conduite. Des passages d'éléments armés seraient signalés en cette région. Par ailleurs, et dans les massifs de Boumahni, des citoyens affirment que des éléments armés sont signalés, de même que leurs passages entre cette forêt et le massif de Sidi Ali Bounab. Les gens de cette région assurent que, dans les endroits isolés, les passages sont fréquents. Mais tous assurent qu'en ce massif, les éléments armés sont réfrénés par la présence des forces de l'ordre. En cette région, ce serait plutôt du côté de la forêt entre Kadiria et Tizi Gheniff, que ces éléments sont le plus actifs. Ces passages semblent, certes, moins fréquents qu'au début, mais c'est dans les environs de Tizi Larbaâ, au-dessus de Draâ El Mizan, qu'il semble que les éléments armés se font voir des populations. Vers l'autre partie de la Kabylie, plus particulièrement sur le massif de Sidi Ali Bounab, ce massif à cheval sur les wilayas de Tizi Ouzou et de Boumerdès, a été, dès les débuts de la violence islamiste, avec l'installation de la zone II du GIA, sous l'empire de la violence. Le massif est, depuis, sous haute surveillance de l'ANP. Certes, il arrive que des éléments armés soient aperçus dans cette forêt, mais cela n'est pas conséquent. On nous a expliqué que les terroristes ne sont pas aussi nombreux qu'on le pense, bien au contraire, mais ils se divisent en sérias, soit des petits groupes et se portent sur les lieux ciblés en se renforçant des effectifs d'autres wilayas. C'était, semble-t-il, le cas lors de la dernière attaque des forces de l'ordre à Yakouren. Les villages à l'heure de la violence Si des poches de présence d'éléments armés sont ainsi bien connues et souvent ciblées par les forces de l'ordre, il reste que la région a une population assez politisée et qui sait faire la différence en portant haut les valeurs de la République. Ainsi et jusque dans les villages isolés, les habitants de ces villages ont spontanément eu recours aux lois et traditions pour essayer d'échapper à l'emprise des «nouveaux musulmans», en fait, des réseaux qui travaillent consciemment ou non pour le terrorisme. En effet, et dans beaucoup de villages, les comités se sont mis à surveiller, certes, discrètement, les entrées et les allées et venues d'étrangers. Mais voilà, il y a des gens du village, et notamment des jeunes qui travaillant, par exemple, dans d'autres wilayas, sont «contaminés» par la «pensée nouvelle». Devant cet aspect des choses, les villages donnent peut-être l'impression de se barricader, mais la réalité est d'une autre nature. En fait, les villageois savent qui admettre simplement et qui il faut surveiller de loin. Un paysan, approché, nous dira sur un ton des plus coléreux: «Arrêtez de prendre la Kabylie pour un repaire terroriste. Les villages ne sont pour rien. Certes, des actes sont enregistrés ici et là, mais sachez que jamais dans les villages. La Kabylie a beaucoup donné pour ce pays et elle en est fière! Ce qui se passe ici se passe ailleurs, mais on monte en épingle seulement les actes commis dans les massifs de Kabylie avec une certaine volonté de montrer du doigt la région et ses habitants.» De fait, les habitants des zones isolées ne savent plus quoi faire devant ce «vide» laissé par la délocalisation de certaines brigades de gendarmerie. La montée galopante du chômage, le manque de lieux de loisir et autres structures pour la jeunesse, entre autres, semblent être des portes ouvertes à la violence. Les jeunes semblent penser que la wilaya est délaissée, et devant des offres souvent mirobolantes des réseaux de recrutement du terrorisme, des jeunes peuvent «sombrer» dans l'erreur et, pour conclure, on reprend les paroles d'Ammi Slimane: «La Kabylie n'est pas une zone terroriste, mais elle est considérée comme si sa population l'est! On oublie qu'elle a été l'un des terreaux de Novembre et que sa population, au plus fort des moments de colère, n'a jamais perdu... le nord!»