Le poulet connaît une désaffection certaine auprès des populations en Kabylie. Les prix ont chuté de façon vertigineuse avec le poulet vif proposé à 100 DA le kg à Draâ Ben Khedda et Tizi Ouzou, et plus encore le poulet est cédé à 100 DA l'unité à Sidi Naâmane. Pour tous, les poulets sont atteints de la grippe aviaire, cette maladie venue de l'Asie du Sud-Est et qui terrorise les consommateurs algériens malgré les démentis maintes fois réitérés des autorités sanitaires. Le drame est certainement le cas de ces éleveurs qui sont éparpillés à travers le territoire de la wilaya et qui du jour au lendemain, avec cette menace de maladie annoncée et jamais prouvée, ont dû baisser rideau. Les aviculteurs sont ainsi réduits pratiquement au chômage et les revendeurs détaillants ont senti leur chiffre d'affaires descendre à pic! la Kabylie qui ne possède pas réellement d'agriculture a vu en ce secteur un débouché certain, et bien des familles en vivent. Mais avec cette désaffection les choses commencent à péricliter sérieusement. Combien sont-ils ces aviculteurs encore en mesure de résister à cette vague de suspicion qui leur a fait baisser rideau? Il reste que la chose est certes combattue par des communiqués officiels des autorités tant sanitaires que politiques mais les citoyens n'en ont cure! Eux ont vu bien des choses à la télévision et la rumeur aidant, c'est désormais pour beaucoup une certitude! d'autres parlent d'un «coup de bluff». Pour ces derniers: «cette vague faisant état de la maladie du poulet ressemble étrangement à la maladie de la vache folle. Une maladie qui a plongé dans la faillite à l'époque bien des bouchers». Aussi se disent-ils déterminés à ne rien changer à leurs habitudes alimentaires et continuer à manger du poulet. Il reste que les poulaillers de la région sont généralement mal surveillés par les services vétérinaires et aussi mal conçus et très mal équipés: en fait de simples gourbis en roseaux et en tôle galvanisée, sans aucune étude technique, par exemple pour l'aération et aussi pour le nettoyage des fientes. Les odeurs nauséabondes signalent de loin la présence de ces poulaillers alors qu'un meilleur entretien pourrait annuler ces odeurs avec par exemple disent des spécialistes de la question un ensemencement sur la litière de superphosphate, ce qui en sus améliore la qualité du fumier. La question qui se pose est de savoir si avec cette vague les services compétents ne pourraient pas essayer d'améliorer le sort des gens du secteur en les aidant justement à avoir des élevages et des poulaillers répondant aux canons de l'hygiène et ce faisant de la rentabilité.