Les aviculteurs de la wilaya de Tizi Ouzou sont inquiets. Le prix de gros du poulet a connu une baisse vertigineuse alors que le prix de détail n'a pas suivi! Selon plusieurs de ces aviculteurs, le prix du kg du poulet vif est coté à 70 DA sur le marché de gros avec un écoulement difficile alors que chez les revendeurs au détail le poulet est affiché à 190 DA le kg. Les éleveurs expliquent que jusque-là, la profession éprouvait beaucoup de difficultés avec les poussins d'un jour acheté 75 DA l'unité et l'aliment qui est acheté à 2400 DA le quintal. En Kabylie, et le constat semble valoir pour tous les pays, près de 90 % des aviculteurs ne sont pas agréés et le pays qui produit près de 250 millions de poulets l'an, n'en contrôle en fait qu'à peine 20 à 25 millions de sujets. Aussi, l'Etat se doit de s'occuper et rapidement de ce secteur afin que cette filière soit normalisée. Devant cet état de fait, les éleveurs tentent de réagir en s'organisant en coordination afin d'essayer d'accompagner une éventuelle organisation du secteur. Dans l'intervalle, ils disent «souffrir le martyre avec les perspectives peu encourageantes et qui, à la longue, mèneraient à la fermeture des élevages.» Comme ces derniers réclament des mesures d'accompagnement en faveur des éleveurs. De leur côté, des vétérinaires, MM.Aït El Hadj Chabane et Lekhal Mohamed ont pris l'attache du bureau de Tizi Ouzou pour expliquer que «le problème que pose cette filière est réel, les aviculteurs sont fragilisés et c'est à l'Etat en organisant le secteur qui pourrait éventuellement aider à la rénovation de cette filière.» Comme ils insistent pour dire qu'à la base, «il y a aussi ce problème de l'ordre des vétérinaires à ce jour non autorisé», pour eux «le vétérinaire est un agent essentiel dans l'accompagnement des mesures que l'Etat pourrait mettre en place en faveur de cette filière!» Enfin, les deux vétérinaires annoncent la tenue pour ce week-end à Alger, à l'hôtel El Aurassi, du congrès vétérinaire «qui ne manquera certainement pas d'aborder le problème de cette filière». Les aviculteurs et les vétérinaires semblent confrontés, chacun à sa façon, aux retombées de cette menace qui plane sur le monde : la grippe aviaire. Pour l'heure, le poulet semble faire des siennes sur le marché en ruinant l'aviculteur et en continuant à engraisser les gros revendeurs.