Une aide financière s'impose pour que le Conseil algérien de la musique puisse aller jusqu'au bout de ses missions dont la principale est de faire émerger la culture dans le respect des droits des artistes en Algérie. C'était hier au Palais de la culture Moufdi-Zakaria que les travaux de la 2e assemblée générale du Conseil algérien de la musique ont débuté en présence du président Liamine Bechichi et du secrétaire général, M.Réda Chikhi et se termineront aujourd'hui par la réunion des commissions régionales. Aussi, marquant la première année officielle du conseil qui a été créé en octobre 2004, M.Bechichi présentera le Conseil algérien de la musique qui est une association nationale à vocation consultative. Cette association s'est assignée pour mission principale, nous indique-t-on, d'investir pleinement et exclusivement le domaine de la musique et des arts lyriques en Algérie en oeuvrant dans le sens d'un développement actif de ce secteur. C'est aussi un organisme apte à répondre aux attentes des opérateurs en matière de promotion ou de diffusion musicale. Le CAM a choisi d'intervenir sur des sujets fondamentaux que sont l'éducation musicale, la diffusion de la musique dans toutes ses dimensions, le renforcement de l'environnement législatif ainsi que la préservation et la valorisation du patrimoine y afférent. Le CAM aspire aussi à asseoir une assise nationale par l'installation de délégués régionaux. Sur le plan international, le CAM, fait-on savoir, est parvenu à s'assurer une audience auprès d'instances régionales, comme l'Académie arabe de musique ou internationales, telles que le Conseil international de la musique lequel est affilié à l'Unesco, et ce, à l'issue de deux missions respectivement au Liban et aux USA grâce au soutien financier du ministère de la Culture et de l'Onda. Sachant que le CAM, qui ne possède même pas de siège, est astreint à une cotisation annuelle de 60.000 DA en tant que membre du Conseil international de la musique, la situation du CAM aujourd'hui, nous, avoue-t-on, est précaire d'où l'aide requise de 1000 DA par membre adhérent à même de permettre le fonctionnement de ce conseil qui a la charge cette année du volet musical s'inscrivant dans le cadre de l'événement majeur de l'année 2007, Alger capitale du Monde arabe. «Nous avons besoin de recettes, que les gens payent leurs cotisations et adhésions, on a besoin que les membres soient plus nombreux pour le conseil, afin qu'il porte tout son poids», a souligné Réda Chikhi. Et de renchérir: «Nous avons lancé un site Internet et une plaquette de présentation qui permet au conseil de se faire connaître. C'est un site de documentation plutôt que d'information, le conseil cherche des financements.» Au cours de la journée d'hier, il a été fait état aussi des objectifs du CAM qui veut ainsi oeuvrer pour un développement de la musique en Algérie, appuyer l'importance de la dimension culturelle dans le développement socio-économique des nations et des peuples, enfin souscrire à la diversité des expressions culturelles. Comme l'a bien fait remarquer M.Réda Chikhi, «le développement culturel doit se faire par ses propres moyens. Ce n'est pas une charge mais se doit d'être un levier à tous les niveaux». Le rôle du Conseil algérien de la musique, nous révèle-t-on aussi, est d'inciter à la réflexion autour de plusieurs questions notamment, comment travailler ensemble en relation avec le savoir scientifique dans l'organisation de festivals artistiques sans perdre de vue la dimension touristique, le management, la distribution et la diffusion musicale, la préservation des droits d'auteur et des droits voisins, etc. Ce sont là, nous confie-t-on, les quelques lignes d'orientation assignées pour le CAM. Ce dernier a choisi d'élaborer un programme d'action portant sur des conférences, des hommages, des spectacles, des publications et l'instauration d'un prix du mérite ainsi que la célébration de la Journée internationale de la musique décrétée par l'Unesco pour le 1er octobre de chaque année. Enfin, tout un programme ardu qui nécessite, faut-il le rappeler, des moyens colossaux pour remettre la profession de la musique sur les rails d'un circuit bien organisé. Mais ceci est une autre paire de manches. Faudrait-il déjà que les lois régissant le statut de l'artiste soient mises en application, ce n'est qu'à ce moment-là, qu'on pourra parler d'Etat de droit, a fortiori à l'adresse des artistes et musiciens dont beaucoup, de valeur, ne demandent que d'être encouragés et aidés. Mais bon, un conseil comme celui-là, est déjà utile dans un premier temps. Souhaitons lui déjà bonne chance dans la concrétisation rapide de ses prérogatives.