Mettre fin au grand « souk » de la presse. Tel est le nouvel objectif que s'est assigné le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. En effet, Hassan Rabhi promet de nouvelles lois pour encadrer le travail des médias. « Le gouvernement est en passe d'élaborer une série de textes de loi permettant à la presse de travailler dans un cadre organisé», a-t-il annoncé, jeudi dernier, en marge d'une journée d'étude sur l'impact des réseaux sociaux sur les sociétés. « Le gouvernement a pris l'initiative d'élaborer une série de textes de loi liés à la profession de journaliste et aux établissements médiatiques de la presse écrite et audiovisuelle », a-t-il souligné. Il révèle, dans ce sens, que « ces textes sont en cours d'examen avant leur adoption ». Hassan Rabeh explique que « ces textes permettront à la corporation d'œuvrer et d'interagir dans un cadre légal organisé, à la lumière du respect de l'éthique en assumant ses responsabilités devant tous ». Les démarches du secteur, poursuit le ministre, s'inscrivent dans le cadre de « la concrétisation de son programme ambitieux qui repose sur l'encouragement du professionnalisme et d'une pratique journalistique responsable ». « Nous devons aller vers une meilleure exploitation de l'espace numérique, à travers une série d'initiatives et d'activités, à l'instar de l'introduction de textes juridiques nouveaux ou actualisés», estime-t-il. Le ministre rassure sur la liberté de la presse qui « est garantie par la Constitution et que ne sera jamais remise en cause ». Dans ce cadre, il soutient que la presse en Algérie « est libre mais elle doit faire preuve de professionnalisme et de responsabilité ». Il insiste sur « son rôle dans l'orientation et la sensibilisation de la société pour le bien du pays ». Il semble donc que le ministre soit sur les pas de l'ex-ministre de la Cmmunication, Hamid Grine, avec son fameux «cercle vertueux». Il s'était donné le même objectif de professionnalisation des médias. Une réorganisation qui, si elle se fait dans les normes, ne fera que du bien à la presse nationale. Car il faut rappeler que les télévisions privées et les sites Internet d'informations continuent de travailler sans une véritable existence légale. Ils sont considérés comme des médias étrangers, sans aucun statut qui les protége ou qui les contraigne à respecter la déontologie. Une situation qui ouvre la porte à tous les dérapages, puisque l'on assiste à une prolifération de tout et n'importe quoi dans ces médias lourds, notamment sur le Web. Des sites Web non identifiés « noient » le paysage médiatique de « fake news » qui parfois vont jusqu'à diffamer des personnes. Rabhi a certes, appelé les citoyens « à réagir à tout ce qui est relayé à travers les réseaux sociaux et les sites électroniques pouvant porter atteinte à l'unité nationale et à l'intérêt suprême du pays ». Il a également mis en garde contre les dangers des réseaux sociaux devenus « un terreau fertile pour les fake news », appelant les journalistes à la vigilance pour éviter de tomber dans ce piège. Néanmoins sans cadre juridique clair on continuera dans la politique du «bricolage». Des lois qui devront prendre en compte la mutation de la presse nationale, garantir la liberté d'expression et les droits et devoirs des acteurs des médias. C'est le seul moyen d'aller vers un vrai professionnalisme du métier. Sinon on risque d'assister au même scénario que celui que vit le football national avec un statut de professionnel qui n'a que le nom. On continuera de tourner dans un cercle vide, sans vision ni réforme…