L'espoir de retrouver d'autres survivants s'amenuise au fur et à mesure que le temps passe. C'est l'une des plus importantes catastrophes navales, depuis le naufrage, le 14 avril 1912 du Titanic. Dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, le car-ferry égyptien, Al Salam Boccaccio 98 a fait naufrage en mer Rouge, avec à son bord 1400 personnes, notamment des pèlerins égyptiens revenant de La Mecque. Cette catastrophe intervient, rappelons-le, en moins de trois ans après le naufrage le 22 septembre 2002 du ferry sénégalais Le Joola, faisant 1863 morts. Comme à chaque fois, des questions s'imposent-on respecté les mesures de sécurité en vigueur? Y avait-il suffisamment de canots de sauvetage? Les Egyptiens ont-ils été alertés à temps de la disparition du navire? Du côté de la compagnie propriétaire, à savoir Al Salam Maritime, le navire était en totale conformité avec les règles de sécurité. Un ton rassurant, qui ne ressort pas dans la déclaration du porte-parole de la présidence égyptienne. D'après Soleimane Awad, qui a annoncé que le président Hosni Moubarak a ordonné l'ouverture urgente d'une enquête, les premiers éléments montrent des défaillances dans les moyens de sauvetage. «La rapidité du naufrage du navire et le fait qu'il n'y avait pas à bord un nombre suffisant d'embarcations de sauvetage confirment qu'il y avait un problème», ajoute Awad. Ce dernier a tenu à préciser que le navire «n'était pas proche des côtes égyptiennes quand il a fait naufrage». Avant de conclure que «le président Moubarak a donné des instructions à toutes les autorités concernées pour que la priorité soit donnée au sauvetage des rescapés et au repêchage des corps pour les remettre aux familles». Par ailleurs, les autorités maritimes égyptiennes qui avaient annoncé, hier matin, avoir perdu le contact avec le navire, n'ont pas eu le temps suffisant de prendre les mesures de sauvetage nécessaires. Elles n'ont été alertées que tardivement par la marine française, prévenue à son tour par une base britannique. Un fait troublant est à relever cependant: les responsables de la base britannique n'ont pas précisé si c'était le premier signal à être intercepté et si la marine égyptienne a été informée en temps voulu. Aussitôt la nouvelle du naufrage connue, les autorités maritimes égyptiennes ont donné l'alerte à tous les navires de passage. Quatre frégates égyptiennes ont été mobilisées pour porter secours aux rescapés, a déclaré le ministre égyptien des Transports Mohammed Loutfy Mansour, peu après l'annonce du naufrage du bateau. Par ailleurs, répondant aux sollicitations des autorités égyptiennes, la Royal Navy (Marine britannique) a dérouté le navire d'assaut HMS Bulwark vers la zone du naufrage du ferry égyptien en mer Rouge, a annoncé le ministère de la Défense à Londres. Pour les autorités sanitaires égyptiennes, c'est le véritable branle-bas de combat. Les structures hospitalières ont été en effet mobilisées pour recevoir d'éventuels rescapés, bien que l'espoir était minime. Même si en début d'après-midi douze survivants avaient été repêchés par les services de secours dépêchés dans la région de Safaga, à 600 km au sud-est du Caire, où le bateau devait accoster, l'espoir de retrouver d'autres survivants s'amenuise au fur et à mesure que le temps passe. Même si les hélicoptères des gardes-côtes égyptiens, qui avaient survolé la zone du naufrage, avaient confirmé avoir aperçu des survivants à bord de canots. Des corps flottants ont été repérés par des hélicoptères à une cinquantaine de miles nautiques au large de Safaga, ajoute la marine égyptienne. Ce qui dénote l'ampleur de la catastrophe. Le ministre égyptien des Transports, Mohammed Mansour, a précisé que le navire, Al-Salam Boccaccio 98, transportait plus de 1400 passagers, en majorité des Egyptiens, ainsi que des Soudanais et des Saoudiens, en plus de 104 membres d'équipage. Parti du port saoudien de Douba, il devait arriver à Safaga à 02h 30 locales (00h30 GMT), juste de l'autre côté de la mer Rouge. Aucune indication n'a pu être donnée dans l'immédiat sur les causes du naufrage de ce navire appartenant à la compagnie maritime Al Salam Maritime Transport, dont le siège est au Caire. Il faut attendre les conclusions de la commission d'enquête mise en place par les autorités égyptiennes pour tirer au clair cette énième tragédie dans l'histoire de la marine.