Le montant du projet est de 417 millions de DA. Sur les 21 opérations inscrites dans le PPDRI, seule la réalisation d'une salle de soins dans le cadre du PCD a vu les travaux démarrer effectivement. L'interrogation revient avec récurrence chez les habitants du village Tamaghoucht, au nord de Beni Douala (Tizi Ouzou). Alors que le wali de Tizi Ouzou, M. Hocine Mazouz, a accordé par décision n°105/56 l'approbation d'un projet de proximité de développement rural intégré (PPDRI) en date du 28 juillet 2007, sa mise en œuvre est devenue, depuis, comme une Arlésienne. Le comité de village a dû ruer dans les brancards devant ce retard inexpliqué dans l'exécution du programme. C'est que les représentants de la population ont raison de le faire, dès lors qu'une clause de la décision signée par le wali stipule clairement que “dans les 12 mois suivant la date de fin prévisionnelle du projet, les actions non engagées seront annulées et le financement correspondant réaffecté pour d'autres opérations”. Or, cela fera bientôt deux années que la décision est signée par le premier magistrat de la wilaya et que le projet est accordé au village, mais les bénéficiaires n'ont rien constaté sur le terrain. C'est, d'ailleurs, pour cette raison qu'ils ont organisé, mardi 30 juin, un sit-in de protestation devant le siège de la daïra de Beni Douala. Le représentant du wali a tenté de rassurer les manifestants que les engagements pris par les autorités seront respectés, mais les membres de l'organisation villageoise exigent désormais du concert. Le projet prévoit quelque 21 opérations de développement, tous secteurs confondus. Mise à part la réalisation d'une salle de soins qui est inscrite à l'indicatif de l'APC et dont les travaux sont entamés, toutes les autres opérations relevant des PSD ne sont pas encore lancées. Elles engagent la DTP, la DHW, la DMI, les PTT, la DJS, la DSP, la DSA, la DUC et la Dlep. Les effets du projet sur le développement sont indéniablement nombreux. L'investissement qui échoit à l'hydraulique prévoit un réseau d'adduction d'eau sur 6 km, en plus de la réalisation d'une station de traitement des eaux usées. Le manque d'eau est criant, surtout en période estivale, affirment les membres du comité de village. “Nous avons de l'eau uniquement 3 heures par semaine”, nous informe-t-on. Et pourtant, le village est limitrophe du barrage de Taksebt. Sa situation géographique impose la réalisation d'une station de traitement des eaux usées, selon nos interlocuteurs. Car, expliquent-ils, si un tel projet est réalisé dans le village, cela permettra d'éviter pour sûr une pollution certaine au barrage de Taksebt. Il est vrai que les eaux usées déversées par les villages limitrophes à l'ouvrage hydraulique, Taddart Oufella, Aït Idir, Aït Hellal, Aït Ali Ouali, Tamaghoucht, convergent via les affluents vers le barrage. En outre, la gestion des ordures ménagères reste problématique pour Tamaghoucht. Malgré les efforts consentis par le comité de village et l'APC de Beni Douala, aucune solution n'est trouvée pour l'heure. Le comité recommande de construire une niche à ordures, mais cela reste insuffisant comme palliatif. Le revêtement du chemin intercommunal sur une distance de 9,6 km allant de Sidi-Messaoud vers la RN30 rendra d'énormes services aux villageois. Autre opération qu'attendent les citoyens : l'alimentation en gaz naturel qui devrait bénéficier à quelque 7 000 habitants. Ces derniers attendent également la réalisation d'une maison de jeunes ainsi que le lancement de 36 logements ruraux inscrits dans le PPDRI. Au sujet de cette dernière opération, le point d'achoppement réside dans le fait que la plupart des terrains sont classés non urbanisables. Désenclaver la région L'ouverture d'une piste agricole traîne depuis mars 2008, date à laquelle le comité de village et les services techniques concernés ont signé un procès-verbal du tracé. Financée dans le cadre du PPDRI, l'opération devait concerner quelque 20 km de piste, elle permettra de désenclaver une superficie de quelque 600 ha. En janvier 2009, promesse avait été donnée de lancer le projet au plus tard en juin. À ce jour, rien n'a été fait. L'absence d'une piste agricole pénalise les villageois qui n'arrivent pas à accéder à leurs terrains laissés ainsi en jachère. Le désenclavement de la région est une revendication essentielle pour le comité de village. Toutes les opérations inscrites dans le PPDRI ont des conséquences directes sur le développement. Le PPDRI peut aider les gens à investir chez eux au village ; il permettra de la sorte une redynamisation de la vie socioéconomique. Autrement dit, dans ce village à vocation agricole, il est indispensable de retenir les populations sur place pour éviter l'exode rural. Le comité de village craint un sabordage du projet dont a bénéficié Tamaghoucht. Les citoyens veulent savoir à présent si les opérations du PPDRI sont maintenues malgré le retard mis dans leur lancement par les autorités concernées. C'est ce qui justifie leur mobilisation sur le terrain. L'idée du PPDRI est venue du P/APC de Beni Douala, M. Madjid Hadef, qui avait sollicité le comité de village pour participer à l'élaboration d'un programme de diverses actions de développement. Un travail colossal a été entrepris depuis lors. Un travail auquel ont participé des responsables locaux, des universitaires, le mouvement associatif, etc. Le travail, une fois finalisé, a été proposé au comité technique de wilaya avant qu'il soit adopté par le wali de Tizi Ouzou. D'où la décision du projet. Yahia Arkat