Le Club des magistrats a réagi hier, dans un communiqué, aux déclarations faites par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, devant le Parlement concernant la formation des magistrats et la qualité des jugements qu'ils prononcent. Le porte-parole du Club des magistrats, un syndicat en cours de constitution, a fustigé le ministre pour les propos qu'il a tenus récemment. Ce Club rappelle que «tous les ministres de la Justice depuis l'indépendance (Amar Bentoumi, Mohamed Bedjaoui, Mohamed Cherif Kharoubi, Ali Benflis, Ahmed Ouyahia Mohamed Charfi et Tayeb Louh) ont critiqué les juges publiquement et de façon populiste, sans proposer de solution de rechange ou d'alternative». Le Club des magistrats se dit d'autant plus surpris que «les propos émanant d'un ministre de la Justice à la légitimité douteuse, appartenant à un gouvernement désigné par les forces extra-constitutionnelle et qui, de surcroît, était jusqu'à il n'y a pas si longtemps, enseignant à l'Ecole supérieure de la magistrature, ayant de ce fait une part de responsabilité dans la supervision des dernières promotions». Il est également rappelé à Zeghmati «son silence devant des critiques similaires émises en 2004 par l'ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh». Ainsi est-il relevé que «l'actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, est resté de marbre devant les critiques acerbes émises sur la qualité de la formation des magistrats par son prédécesseur, promettant d'apporter les changements qu'il faut». «Zeghmati n'avait pas protesté, ne serait-ce que du bout des lèvres et n'avait trouvé que des élèves, aujourd'hui des magistrats en exercice, pour le consoler après la fin de la visite du ministre». «Il est inacceptable que des juges qui ont fait au minimum sept ans d'études supérieures soient critiqués de la sorte devant le Parlement, dont certains membres sont des analphabètes et des ministres qui n'ont obtenu leur diplôme universitaire qu'une fois entrés au gouvernement», est-il déploré. Tout en concédant que «le juge n'est pas infaillible», le Club des magistrats, rappelle l'erreur procédurale monumentale, commise par le procureur général, près la cour d'Alger, en l'occurrence Belkacem Zeghmati, dans l'affaire de corruption Sonatrach 2».