Au minimum une vingtaine de cas de rage, dont deux cas de décès, sont enregistrés chaque année à Alger. C'est ce qu'ont révélé, hier, les participants à la journée technique, organisée par la direction d'Hurbal d'Alger, ayant pour thème «Lutte anti-vectorielle et gestion participative de l'hygiène publique.» Pour l'année 2005, on a enregistré deux décès, sur l'ensemble des 3 277 cas de morsures recensés. «Ce chiffre est en augmentation par rapport à l´année 2001, où il a été enregistré 1545 cas de morsures, passant à 2170 cas en 2003 et 2184 cas en 2004», a déclaré le Dr.Mustapha Bouziane, président de la prévention à la direction de la santé de la wilaya d´Alger. Ce qui a provoqué, selon lui, une progression des cas de rage enregistrés. Et d'ajouter que les chiens représentent la majorité des animaux mordeurs, avec 2108 cas de morsures enregistrés, soit une moyenne de 83%. S'expliquant sur les origines de ces cas, Mme Benhabylès, professeur à l'Inps (Institut national de santé publique), a déclaré que ces cas sont dus soit à des retards à la consultation, donc au manque de prise en charge, soit à l'abandon de la vaccination avant la fin du traitement prescrit, et ce après morsure par un animal enragé. Ce qui a provoqué une progression des cas de rage enregistrés. Ainsi uniquement 39% des personnes mordues ont reçu des vaccinations. Ces chiffres sont jugés par la direction Hurbal très élevés. «Certes ces chiffres restent très modestes par rapport à d'autres pays, mais restent quand même importants», a déclaré M.Makhoukh, directeur Epic Hurbal. Dans une communication sur la séro-vaccinothérapie de la rage, M.Bouziane a présenté les différents vaccins disponibles en Algérie, ainsi que les procédures qu'il faut suivre en cas de morsure. Le constat qu'il faut en tirer est que la meilleure prévention possible de cette rage vient soit des services vétérinaires qui assurent des vaccins antirabiques, soit des autorités locales, qui procéderaient à l'abattage des chiens, ou à leur mise en fourrière. En outre, la leishmaniose, une ma-ladie qui s'est propagée dans notre pays, notamment ces derniers temps, a été aussi au centre du débat. A ce sujet, M.Bouziane, a déclaré que cette maladie «est très répandue dans presque toutes les wilayas, notamment dans le Sud». S'expliquant sur les origines de la maladie, l'orateur a présenté quelques causes, telles que les conditions climatiques de réchauffement et de sécheresse, l'irrigation intensive et les constructions anarchiques autour des villes. Ces dernières ont contribué, selon l'orateur, à la diversité et à l'expansion de cette maladie. Par ailleurs, s´exprimant sur la gestion participative de l´hygiène publique, le Dr.Bouziane a souligné l´existence de 18 unités de prise en charge des cas de morsures dans la wilaya d´Alger, qui se trouvent au niveau des polycliniques en permanence.