Les clauses concernant le respect des droits de l'Homme, contenues dans le document ratifié en décembre dernier, seront, à n'en pas douter, montées en épingle pour exiger un droit de regard sur la situation en Algérie, avant même la ratification des accords. Le paraphe de l'accord d'association avec l'Union européenne, même s'il constitue une avancée pour l'Algérie sur le plan de son intégration dans la mondialisation, n'en demeure pas moins très insuffisant pour la simple raison que bien d'autres étapes doivent être franchies avant de passer à la phase d'application sur le terrain. Un aspect prépondérant, celui des droits de l'Homme, risque d'être la pierre d'achoppement du long processus de négociations. En effet, lorsqu'on sait que sur les quinze pays de l'UE, treize sont dirigés par des partis sociaux-démocrates, membres de l'Internationale socialiste, l'on peut aisément deviner toute la difficulté que prendra l'opération de ratification des accords par tous les Parlements des pays membres de l'UE. En fait, l'Internationale socialiste, qui a largement montré son aversion pour le pouvoir en Algérie, tient, à travers l'étape de ratification des accords, l'occasion rêvée pour exercer toute sa pression sur le pouvoir pour obliger Alger à ouvrir le dossier des droits de l'Homme. Aussi, il y a lieu de s'attendre à ce que le moment venu, on assiste à la réouverture du débat sur la question des disparus, des charniers et des grands massacres collectifs. En d'autres termes, il est à craindre que les Parlements des Etats de l'Union européenne ne s'emploient à faire un procès systématique du régime algérien, déjà qualifié par l'IS de militariste. Les clauses concernant le respect des droits de l'Homme, contenues dans le document ratifié en décembre dernier, seront, à n'en pas douter, montées en épingle pour exiger un droit de regard sur la situation en Algérie, avant même la ratification des accords. Aussi, la revendication essentielle des socialistes, à savoir une commission d'enquête internationale sur les massacres en Algérie, sera-t-elle déterrée, en sus des témoignages des Souaïdia et autre Yous qui, faut-il le rappeler, ont ciblé l'armée dans des livres parus en France. Cela dit, la nouvelle donne internationale, conséquence des attentats du 11 septembre 2001, plaide en faveur de l'Algérie, la coopération contre le terrorisme étant un aspect clé des accords. Les gouvernements des pays de l'UE donnent à ce volet une importance capitale. Au jour d'aujourd'hui, force est de constater que les Etats européens socialistes que semblent pas très regardants sur la question des droits de l'Homme sur leurs propres territoires. Les expulsions d'Algériens à tour de bras l'attestent. L'accélération des négociations, les deux derniers mois avant le paraphe, traduit, par ailleurs, un certain empressement des Européens à joindre l'Algérie à la large coalition antiterroriste mise en place au lendemain du 11 septembre. Cependant, cet élément positif peut très bien ne pas peser de tout son poids au sein des hémicycles européens. Il faut savoir, en effet, que la ratification interviendra en automne prochain. D'ici à là, il n'est pas dit que les opinions publiques occidentales, sous la pression de l'IS, ne changent d'avis sur la question de la coopération tous azimuts sur le dossier de la lutte antiterroriste. La seule consolation pour l'Algérie ce sont les prochaines élections législatives françaises qui se dérouleront au printemps prochain. La victoire de la droite apportera à l'Algérie un allié de taille dans son processus d'intégration du marché euroméditerranéen. En revanche, si la gauche demeure au pouvoir législatif, la bataille risque d'être rude.