Le Parlement européen a ratifié jeudi l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. La résolution a été adoptée par 458 votants pour, 10 contre et 20 abstentions. M.Guerrato, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne à Alger, a déclaré que cette ratification «n'engagera pas pour le moment de conséquences matérielles spécifiques directes entre les deux parties». Cependant, ajoute-t-il, «il y aura sans doute des conséquences d'ordre psychologique. L'accord devant inciter les nombreux opérateurs économiques privés à prendre leurs dispositions afin de s'adapter à la concurrence totale». Par ailleurs, la résolution ratifiée a largement insisté sur la question des droits de l'Homme. Les députés européens ont exprimé leur «inquiétude au sujet de la corruption qui règne dans les différents secteurs en Algérie» et demandent à l'APN «d'abolir la peine de mort» et «d'instaurer un cadre juridique juste et équitable dans des domaines aussi essentiels que le statut de la femme, le droit familial et la réforme de l'éducation». Les parlementaires européens invitent aussi les autorités algériennes à trouver une solution à la crise en Kabylie «en entamant des poursuites judiciaires à l'encontre des responsables de la répression» et à laisser en- trer sur leur territoire les ONG qui le souhaitent. La résolution votée par le Parlement européen semble être étonnamment inspirée du rapport d'Amnesty International publié en avril dernier, plus précisément à la veille de la signature de l'accord en question en Espagne. Dans le rapport intitulé «Les droits humains et l'accord entre l'Union européenne et l'Algérie», ils ont mis en doute l'engagement de l'Algérie à respecter les clauses sur les droits de l'Homme incluses dans cet accord. En Algérie, cet accord suscite moult polémiques des partenaires sociaux, notamment les syndicats à leur tête l'Ugta qui ont dénoncé le fait de ne pas être associés dans les négociations entre l'Algérie et l'UE, évoquant aussi le démantèlement du tissu industriel algérien. Toutefois, un ex-ministre au sein du gouvernement sortant, nous a déclaré dans un entretien que «ces partenaires ont été bel est bien associés».