Par son poids économique et politique au sein de l'UE, l'Allemagne peut aplanir le scepticisme de certains pays de l'Union quant à la ratification de l'accord signé avec l'Algérie. Il est évident que pour l'entrée en vigueur de cet accord, paraphé le 19 décembre dernier entre l'Algérie et l'UE, chaque pays membre de l'Union doit le ratifier. Or, il se trouve que certains pays semblent laisser traîner les choses freinant ainsi l'élan et la volonté d'ouverture économique, affichés par l'Algérie. Il s'agit principalement de la France et de certains pays nordiques dont les Parlements sont essentiellement dominés par les socialistes et les sociaux-démocrates. Les raisons implicitement invoquées pour cette volonté de la non-ratification de l'accord s'articulent autour de la problématique des droits de l'Homme en Algérie. C'est également à propos de cette problématique que les Verts allemands ont affiché leur hostilité à tout rapprochement avec l'Algérie tant que cette question n'est pas réglée. Ainsi, face à cet accord tacite généré par la problématique des droits de l'Homme, l'Algérie compte «rentabiliser» ses relations - au demeurant très saines - avec l'Allemagne et ce, en sensibilisant ce pays à être le premier à ratifier ces accords. C'est dans cette perspective que les observateurs inscrivent la présence du président du Bundestag (Parlement allemand), Wolfgang Thierse, en Algérie. Ce dernier, qui est arrivé, hier, dans notre pays pour une visite de quatre jours, a souligné que «l'Algérie est un pays important en Afrique du Nord» tout en mettant l'accent sur l'importance des relations de l'Europe avec les pays du Maghreb. Les observateurs estiment également que si l'Allemagne ratifie les accords, le processus (de ratification) sera, sans nul doute, accéléré, car, ajoutent ces mêmes observateurs, l'approbation du lobbying allemand constituera un signal rassurant à même de produire un effet d'entraînement chez les pays de l'Union qui demeurent encore sceptiques. Evoquant indirectement la question, M.Wolfgang Thierse, a déclaré: «Nous accordons un grand intérêt à ce qui se passe dans votre pays, notamment sur le plan économique, domaine où l'Allemagne aspire à être un partenaire loyal de l'Algérie.» Il convient de rappeler que les relations algéro-allemandes ont connu une impulsion décisive depuis la visite de Bouteflika, en avril dernier, au pays de Schröder. C'est aussi suite à cette embellie des relations politiques entre les deux pays que les Allemands ont exprimé leur intérêt d'investir dans certains secteurs économiques en Algérie. Il s'agit des secteurs chimique, pharmaceutique et particulièrement celui de l'industrie mécanique où deux entreprises allemandes ont été intéressées par le partenariat avec la Snvi. Par ailleurs, si l'Algérie mise essentiellement sur l'Allemagne, vu le poids économique et politique dont elle jouit au sein de l'Union européenne, il n'en demeure pas moins que certains pays sont, d'ores et déjà, acquis à l'Algérie par la ratification de l'accord. Il s'agit de l'Italie et surtout de l'Espagne avec qui l'Algérie compte concrétiser la ratification «globale» de l'accord avant le mois de juin prochain, ce qui ne relèverait pas de l'impossible, surtout que l'Espagne préside actuellement l'Union européenne.