«Nous en avons ras le bol de cet état de fait qui nous est imposé par la négligence des services concernés, qui font à chaque fois du bricolage pour retaper le réseau routier de la ville », a tonné un automobiliste. Sur le même point, un autre nous a dit : «On paie la vignette automobile dont un pourcentage est versé aux communes pour la réfection des routes, mais il semble que l'argent destiné à cet effet ne va pas réellement à cette opération.» A vrai dire, les fosses et les traverses très nombreuses sont goudronnées de manière anarchique par les ouvriers communaux qui répandent le bitume sur les endroits dégradés sans aucun façonnage sérieux. Et puis, les dos d'âne (ralentisseurs) sont conçus loin des normes et représentent une gêne considérable. À ce sujet, un chauffeur de bus pétera les plombs en disant que ces dos d'âne affectent sérieusement les suspensions des véhicules et cela oblige les automobilistes à recourir aux réparations chez les mécaniciens, avec tout ce que cela peut engendrer comme dépenses. Une ville comme Annaba ne mérite pas ce sombre visage. Les autorités compétentes sont interpellées pour changer le look de La Coquette transformée en cocotte bouillonnante de par ces désagréments, subis de plein fouet par les conducteurs et même les piétons. En effet, ce sont toutes les routes urbaines qui accusent un degré de déficit en matière d'entretien et de maintenance, à l'image des quartiers de la Colonne, les cités de la plaine Ouest, 5-Juillet, L'orangerie, l'Elysa et Oued Forcha entre autres. Situation résultant d'une négligence et d'un laxisme démesuré. Un problème tellement récurrent qu'il a poussé les gens à rompre le silence, en se posant la question sur la destination des fonds des vignettes automobiles, censés être destinés à la réhabilitation du réseau routier. Instauré par le gouvernement de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, la vignette provisoire à la peau dure, n'a pas eu l'impact escompté par les automobilistes, à savoir la réhabilitation et l'entretien du réseau routier. Au-delà de cette défaillance, les automobilistes sont, outre, le paiement de la vignette, saignés par la détérioration de leur matériel. Un fait retenu le plus souvent au passif de l'état piteux des routes de Annaba. Ce dernier qui, convient-il de le souligner, est loin de s'adapter aux exigences de la circulation, comme dans les grandes villes. Ce constat décevant est l'œuvre, outre le bricolage des agents communaux, également celui du manque de coordination entre les services des travaux publics, des eaux et autres intervenants sur ces infrastructures. En effet, à chaque passage, les équipes qui effectuent des opérations d'installation d'équipements quelconques, laissent souvent derrière elles des routes éventrées et autres crevasses sans prendre le soin de remettre en l'état les lieux. Le problème souvent soulevé par les autorités locales et les élus, n'est pas parvenu à mettre ces acteurs face à leurs responsabilités. Des pratiques amplifiant la dégradation du réseau routier urbain de la ville de Annaba qui manque de stratégie durable d'entretien et de maintenance des routes, à même de préserver ce patrimoine de la dégradation, et de mieux servir le contribuable et surtout la wilaya. Car convient-il de tenir compte de l'importance du réseau routier, en tant que facteur essentiel dans le développement de Annaba qui a une triple vocation : touristique, économique et universitaire. En attendant que cet aspect soit mis en relief, les automobilistes, à Annaba, revendiquent la réhabilitation et l'entretien du réseau routier, aux fins d'une route carrossable.