La crise financière que traverse le pays, sa dépendance aux hydrocarbures, le pétrole et le gaz notamment, l'ont contraint à explorer d'autres pistes pour diversifier son économie. La démarche s'est mise en branle. La 28ème Foire de la production nationale qui se tient du 22 au 31 décembre sous le thème «Algérie : une économie diversifiée, créatrice et compétitive» constitue le coup de starter de cet objectif qui est devenu vital pour son avenir. Parmi les opportunités qui peuvent y contribuer, il y a celui que lui offre le partenariat qui la lie à la Chine, à travers la nouvelle route de la soie. Les experts se penchent d'ores et déjà sur la question. Cela passe toutefois par certaines conditions dont celle de définir une stratégie de développement pour pouvoir tirer profit des opportunités de l'initiative chinoise «Obor» (One blet, One road- la Ceinture et la Route) qu'elle a rejoint fin 2018. «A l'aube du nouveau plan quinquennal 2019-2023 de coopération sino-algérienne, la dynamique des nouvelles routes de la soie présente des opportunités certaines et de nombreux avantages pour l'Algérie», a affirmé l'expert en intelligence économique, Abdenour Kachi lors d'une table-ronde organisée par l'Institut national d'études de stratégie globale (Inesg) sur l'initiative Obor, ses enjeux et opportunités. Est-elle prête à la saisir ? Quelle condition doit-elle remplir ? «L'Algérie doit se doter d'un plan stratégique à long terme (15 à 20 ans) afin de définir par elle-même ses propres axes stratégiques de développement », a-t-il expliqué. Ce travail permettra à l'Algérie d'identifier quels partenariats stratégiques conclure avec ses partenaires dont la Chine. L'Algérie peut s'adosser sur les relations historiques, d'amitié et des positions internationales qu'elle entretient avec «l'Empire du Milieu» pour maximaliser son partenariat avec le géant asiatique. Un avantage incontestable qui peut lui assurer une place privilégiée dans la stratégie de redéploiement de la seconde économie mondiale. «L'Algérie qui n'a que très récemment et trop timidement marqué son intérêt à cette initiative, doit proposer un projet qui lui permet de tirer profit de ses formidables leviers de développement», a conseillé Kachi. Sa position géographique, dans le Bassin méditerranéen, véritable passerelle avec le continent européen, la place qu'elle occupe sur le continent africain, ses ressources énergétiques, minières et humaines attestées, font d'elle un marché incontestablement attractif qui ne demande qu'à être valorisé. L'Algérie qui est face à des défis énergétiques vitaux à relever (relance de la production industrielle, augmentation exponentielle de la consommation interne d'énergie...), peut trouver des solutions dans cette initiative qu'offre la Nouvelle route de la Soie qui porte en elle le développement d'un réseau électrique intercontinental. «L'Algérie aura sûrement intérêt à examiner les conditions dans lesquelles un axe stratégique fort et une synergie pourraient être construits autour du potentiel solaire algérien. Elle devrait mener une réflexion en profondeur et développer un argumentaire convaincant de manière à sortir du schéma de la Chine qui destine la production d'énergie renouvelable de l'Algérie au seul marché européen», a recommandé le conférencier. Quels sont les domaines qui doivent être ciblés ? La zone transfrontalière de Tamanrasset et d'autres points de passage transfrontaliers, la constitution d'un rempart vert pour lutter contre la désertification, la création d'écoles des métiers en partenariat et une université de la technologie et du numérique… sont cités en priorité par Abdenour Karchi qui a mis en exergue le danger financier que recèle l'initiative chinoise. «Le FMI et les experts internationaux ont dès le mois d'avril 2018 alerté sur les risques de la spirale d'endettement générée autour des alternatives chinoises des routes de la Soie.» a prévenu l'expert en intelligence économique. A bon entendeur…