Le président du Talaie El Hourriyet, Ali Benflis a démissionné, hier, officiellement de la tête de son parti. à l'occasion de la session extraordinaire tenue, hier, à l'hôtel Numidien d'el Hamiz(Alger), l'ancien chef de gouvernement a proposé Abdelkader Saâdi au poste de secrétaire général du bureau politique et président du parti par intérim. Ce dernier prend les rênes du parti jusqu'au prochain congrès ordinaire prévu en juin 2020. Il a indiqué, hier, lors de son allocution d'ouverture des travaux, : «Toute tâche humaine (…) a une fin, tout parcours humain a un terme. Lorsque l'œuvre humaine prend fin ainsi que le parcours humain, il n'y a plus apaisant et plus gratifiant que le sens du devoir accompli.» Il a également réitéré la priorité de sa formation à la protection de l'Etat national, «placé au cœur du projet politique ». « Nous avons placé son service au plus haut de l'échelle de nos valeurs et rien n'a jamais compté pour nous que sa puissance et sa stabilité. Et chaque pas que nous avons accompli, chaque action que nous avons conduite et chaque initiative que nous avons prise l'ont été pour aider à le préserver et à le défendre», a-t-il soutenu. Il a estimé que «la préservation, la pérennisation et l'immunisation de cet Etat national contre toutes formes d'affaiblissement ou de déstabilisation auxquelles il s'expose résident dans sa modernisation politique, économique et sociale, une modernisation impérative, inévitable et dictée par le sens de l'histoire par les demandes et les aspirations de notre peuple, par les besoins de notre société et par l'environnement dans lequel se trouve notre pays et dont il ne peut continuer indéfiniment à faire abstraction». Le bureau politique de cette formation s'est réuni ce vendredi au siège national du parti, sous la présidence de Ali Benflis. Les préparatifs de la session extraordinaire du comité central convoquée par le président du parti, a été l'unique point à l'ordre du jour de ladite réunion. Le renouvellement des instances centrales de cette formation agréée en 2015, se fera lors de la tenue du premier congrès ordinaire qui devrait être convoqué lors du 1er semestre de l'année prochaine. Le malheureux candidat à l'élection présidentielle de 2004, 2014 et 2019, a annoncé son retrait de la scène politique au lendemain de l'annonce des résultats de scrutin présidentiel du 12 décembre dernier. Dans sa course à briguer la magistrature suprême, raflée par Abdelmadjid Tebboune, Ali Benflis est arrivé en troisième position avec 10,55% des suffrages exprimés. Il s'agit d'un nouveau revers politique, après deux acerbes déconfitures présidentielles. L'ancien chef de gouvernement avait à peine dépassé les 6% des voix, lors de sa première candidature à la présidentielle En 2004, il avait été battu à plate couture par Abdelaziz Bouteflika (85%) dès le premier tour. Suite à sa mésaventure, il s'est abstenu de se présenter en 2009 et attendra jusqu'à 2019 pour aller à la rencontre de son destin. Il se présente comme un «opposant» depuis 2003,l'année de sa rupture avec le président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Lors de la campagne électorale, plusieurs de ses meetings ont été perturbés ou chahutés par les manifestants hostiles au scrutin. Ses détracteurs lui reprochent d'avoir joué le rôle d'éternel «lièvre» du régime lors du dernier scrutin. Ses partenaires politiques à la conférence du dialogue de Aïn Beniane lui reprochent de ne pas les avoir consultés avant de prendre la décision de participer à la présidentielle. Par conséquent, les leaders des formations politiques composant ledit groupe refusaient sa candidature. Celle-ci a été interprétée comme un défi au Mouvement populaire qui avait appelé au boycott du scrutin.