Ali Benflis a annoncé son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle prévue le 18 avril prochain. Le président de Talaie El Hourriyet a indiqué, dans un communiqué laconique rendu public, hier, avoir adressé au ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire «une lettre annonçant mon intention de constituer un dossier de candidature à l'élection à la présidence de la République». Mettant les formes à son annonce, l'ancien chef du gouvernement et double candidat à El Mouradia en 2004 et 2014 a précisé, toutefois, que sa participation «sera tranchée lors d'une prochaine session du comité central du parti, conformément aux statuts du parti et au règlement intérieur du comité central». Connaissant le poids de l'homme, on peut d'ores et déjà présager d'un soutien partisan unanime à sa candidature. Alors que les observateurs restaient convaincus que la décision de Benflis de se présenter ou non à cette présidentielle est liée étroitement à l'intention de Bouteflika de briguer un cinquième mandat, cette annonce convoque plusieurs lectures. Ou l'ancien SG du FLN est dans le secret et sait que l'actuel chef de l'Etat ne se représenterait pas ou il a reçu des garanties sur une élection propre, lui qui en 2014 n'avait pas hésité à qualifier le scrutin de «viol de la souveraineté». Il avait déclaré que «c'est une élection où l'argent sale coulait à flots. C'est une escroquerie à vaste échelle, un recul sans précédent de la liberté dans mon pays». Benflis n'est pas le premier à annoncer sa candidature puisque, vingt-quatre heures plus tôt, le général-major à la retraite, Ali Ghediri, s'est déclaré candidat à la candidature au lendemain de la convocation du corps électoral. Après avoir occupé de nombreuses fonctions dans l'armée, Ghediri a été promu général en 2000 avant de prendre sa retraite en 2015. Après ses déclarations publiques sur le rôle de l'institution militaire dans le jeu politique à l'approche de l'élection présidentielle, il s'était fait vertement rappelé à l'ordre par Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense nationale. Dans sa déclaration, il a notamment écrit avoir «décidé de relever le défi en me portant candidat à l'élection présidentielle d'avril 2019» appelant à «l'adhésion et l'implication du peuple». Pour lui, «la rupture s'impose à nous, si nous voulons aller de l'avant». Pour sa part, Abderrazak Makri, le président du MSP, sa candidature ne fait pas de doute du moment que la formation islamiste semble partante pour le scrutin présidentiel. Le parti appelle en effet ses militants et ses structures à la mobilisation en vue de présenter un candidat à ce rendez-vous. A ce propos, le MSP a tenu une réunion de son bureau exécutif qui a appelé les militants à entamer la collecte des signatures pour une éventuelle candidature à la présidentielle du 18 avril. Pourtant, la présence de Soltani qui a affiché son intention de se porter candidat pourrait brouiller les cartes même s'il ne s'est pas officiellement déclaré. Dans tous les cas de figure, le MSP devra se prononcer à l'issue de la réunion sur sa participation à l'élection présidentielle, les 25 et 26 janvier prochains. Le PT attend également sa réunion organique pour décider de sa stratégie. Sa secrétaire générale a réuni, samedi dernier, les cadres de la wilaya du Centre, annonçant que la position du PT, concernant l'élection présidentielle, sera abordée lors de la réunion du bureau politique prévue la semaine prochaine. Par ailleurs, et dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, l'activiste Rachid Nekkaz n'a pas caché sa volonté d'être le seul candidat à représenter l'opposition. Le candidat, qui s'est déplacé personnellement au ministère de l'Intérieur pour retirer les formulaires d'inscription pour les candidatures, semble navré du retard de délivrance desdits documents. Dans une vidéo postée samedi dernier, il demande au Conseil constitutionnel deux jours de plus car «les délais ne sont pas respectés». D'autres personnalités politiques ont fait connaître leurs intentions de se porter candidats, notamment Fethi Gherras, du MDS et Abdelaziz Belaid, du Front El Moustakbal, présent dans la course à El Mouradia en 2014.