Ils ont exprimé leurs désarroi et consternation quant à la manière dont ils sont traités. Etre assuré auprès de la Cnas est synonyme de couverture des frais médicaux, la Cnas se doit de mettre toutes les commodités et facilités nécessaires à l'accès aux soins. Ainsi, un certain dispositif a été mis en place dans l'espoir d'améliorer le service. Ces mesures ont apporté un certain allègement dans les procédures de remboursement telle l'obtention de médicaments gratuitement au niveau de la pharmacie conventionnée avec la Cnas et choisie par l'assuré ou le remboursement par virement sur le compte de l'assuré. Mesures contestées par plusieurs assurés qui voient en ces nouvelles dispositions un grand blocage et ne répondent nullement à leurs aspirations notamment ceux atteints par les maladies chroniques. Ceux affiliés à la Cnas de Bouira, antenne d'Ahl El Ksar, commune située à 25 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya, ont exprimé leurs désarroi et consternation quant à la manière dont ils sont traités. Naâmen Saïd, ancien moudjahid et ex-P/APC, actuellement atteint de trois maladies chroniques, n'a pas mâché ses mots pour dénoncer le service fourni par la Cnas: «On m'oblige à parcourir plus de 100 km aller/retour jusqu'à M'chedallah pour un contrôle médical afin de viser l'ordonnance et pouvoir me faire servir gratuitement les médicaments. Chaque trimestre, l'ordonnance me revient à 10.000 DA. Pourquoi le service concerné ne dépêche pas un médecin contrôleur à Ahl El Ksar?» Cet avis est partagé par tous les assurés rencontrés. Pour Kheroubi Saïd, atteint d'une maladie chronique : «Je trouve d'énormes difficultés à me déplacer. Pis encore, lors d'une visite familiale en dehors de la wilaya, je suis tombé gravement malade mais je n'ai pu avoir accès aux soins gratuits malgré ma carte d'assuré social. Il faut penser à faire un fichier national.» Parlant de la situation qui prévaut à Ahl El Ksar, «nous avons des vieilles sans ressources et des démunis. L'Etat les a pris en charge mais ne peuvent se déplacer à M'chedallah pour viser l'ordonnance quand elle dépasse les 1500 DA sachant que les ordonnances des médecins dépassent largement le plafond fixé». Les autres assurés butent sur un autre phénomène qui est le retard dans les remboursements et parfois la disparition des ordonnances qui ne se font jamais rembourser. Les fonctionnaires de la Cnas exigent la présence des intéressés pour le dépôt de l'ordonnance même si la personne est gravement malade ou âgé, nous ont-ils signalé. Un médecin, de son côté, releva les difficultés qu'il trouve dans l'établissement des ordonnances. «Les malades me demandent de fractionner une seule consultation sur plusieurs ordonnances pour qu'elle ne dépasse pas les 1500 DA». A noter que la Cnas d'Ahl El Ksar couvre deux communes (Ouled Rached et Ahl El Ksar) avec un total de plus de 2000 assurés dont 400 retraités et 160 malades chroniques. Cette structure est dotée de locaux pouvant accueillir un médecin contrôleur dans les meilleures conditions.