Selon le coordinateur du Comité national pour la libération des détenus (Cnld), Kaci Tansaout, le nombre de détenus encore en prison à travers le territoire est d'une centaine, même si pour le moment dit-il, «le Clnd ne dispose pas de chiffres exacts, nous sommes en train d'essayer d'avoir les informations précises, par le biais des avocats en charge de ces affaires à travers le territoire national». «Parmi une bonne partie des 200 détenus enregistrés depuis le début du Hirak , seule la moitié a été remise en liberté», poursuit Kaci Tansout. Cela dit, selon des sources concordantes, sont concernées les villes suivantes : Mostaganem, Bordj Bou Arréridj, Oran, Ghardaïa, Tlemcen, Constantine, Médéa, Tamanrasset, Guelma, Relizane, Djelfa et Tiaret. Affirmant par ailleurs que la plus grande partie des détenus du Mouvement populaire encore dans les établissements pénitentiaires sont à Alger. Les observateurs parlent plus de 50 détenus parmi lesquels : Fodil Boumala, Samir Laribi, Karim Tabbou, Rachid Nekkaz, Ali Ghediri, général à la retraite et ex-candidat à l'élection présidentielle annulée du 4 juillet 2019. Contacté par notre rédaction, Abdelghani Badi , membre du collectif d'avocats chargé de l'affaire des détenus d'Alger et d'autres régions du pays, affirme que «le sort des détenus qui restent dans les prisons va se jouer dans les prochains jours», avant d'ajouter que «entre aujourd'hui et le 7 janvier plusieurs procès sont attendus». L'avocat se montre d‘ailleurs très optimiste en ce qui concerne la remise en liberté du reste des détenus et déclare : «La décision revient au juge, les dossiers sont chez eux, la décision de jeudi a créé la surprise générale, nous attendons le même verdict pour le reste des détenus.» Il semble que l'avocat garde le même espoir en ce qui concerne les détenus dits «cas spéciaux», à savoir Karim Tabbou, Fodil Boumala et Samir Laribi, Kaddour Chouicha ou encore Abdelwahab Ferssaoui. «En effet, nous avons espoir de voir tous les détenus, libérés entre aujourd'hui dimanche et demain lundi, je pense que les juges vont décréter la liberté provisoire pour tous, même pour les cas dont l'enquête est encore en cours», affirme Me Abdelghani Badi, oursuivant : «Je pense que même ceux qui ont des jugements de peines fermes vont être libérés», signalant toutefois que les « poursuites à l'encontre de l'ensemble des détenus sont maintenues et que les procès sont remis à des dates ultérieures». Depuis quelques jours la libération provisoire des détenus d'opinion défraye la chronique . Selon les avocats et les collectifs de solidarité, plus d'une centaine ont été remis en liberté, certains après avoir purgé leurs peines et d'autres en liberté provisoire et d'autres encore ont bénéficié d'une remise de peines, passant de 6 mois de prison ferme à 3 mois. En effet , c'est jeudi, à la veille du 46e vendredi consécutif de mobilisation populaire, que 76 détenus ont été remis en liberté provisoire, créant ainsi la surprise générale et l'euphorie de l'opinion publique qui se félicite pour ce pas en avant. D'ailleurs, lors des manifestations de vendredi, cette mesure a été accueillie favorablement par les marcheurs mobilisés dans les rues de la capitale ,même si les revendications du changement profond demeurent. Cela dit , la libération des détenus a été le principal «préalable» pour toute tentative de dialogue depuis la main tendue du président de la République au Hirak.