Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a insisté, jeudi, sur la nécessité de mutualiser la riposte militaire contre le terrorisme au Sahel lors de la présentation de ses vœux des forces de défense et de sécurité. «Seule une mutualisation des efforts pourra nous permettra d'atténuer les menaces terroristes, voire les bouter hors du Sahel avec le soutien des puissances extérieures», a-t-il souligné. M. Keïta a également déclaré que les pays du G5 Sahel se préparaient à aller «parler d'une seule voix» face au président français Emmanuel Macron lors du sommet prévu le 13 janvier à Pau en France. Selon lui, la rencontre des ministres des Affaires étrangères du Sahel tenue cette semaine à Ouagadougou traduit cette volonté à parler le même langage. Le président malien a par ailleurs annoncé que les forces de défense et de sécurité du pays allaient se doter de «moyens aériens adéquats» leur permettant de «faire face à toutes sortes de menaces». Selon le général Abdoulaye Coulibaly, chef d'état-major général des armées, l'armée malienne a mené de nombreuses opérations avec ses partenaires ainsi que les armées du Niger et du Burkina Faso. Par ailleurs, les Nations unies ont condamné jeudi un attaque avec des tirs de mortiers contre le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à Tessalit, dans la région de Kidal, dans le nord-est du pays, qui a blessé au moins 18 Casques bleus. «Nous condamnons fermement l'attaque qui a eu lieu contre le camp», a déclaré le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors d'un point de presse à New York. La MINUSMA a immédiatement organisé des évacuations médicales et des renforts sécuritaires, a ajouté le porte-parole. Une quinzaine d'obus se seraient abattus, tôt dans la matinée de jeudi, autour et dans le camp, qui est partagé par la MINUSMA, les forces maliennes (FAMA) et les forces internationales. Selon un bilan provisoire, 18 soldats de la paix tchadiens ont été blessés, dont six grièvement.»Nous leur souhaitons un prompt rétablissement», a déclaré le porte-parole du secrétaire général. Dans un exposé devant le Conseil de sécurité mercredi, l'envoyé de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a noté que la région avait été secouée ces derniers mois par un niveau sans précédent de violence terroriste, le nombre de victimes d'attaques terroristes ayant été multiplié par cinq en trois ans au Burkina Faso, au Mali et au Niger.